Le business des cours de cuisine prend différentes formes et s'adresse à deux types de clientèle : les particuliers (adultes et enfants) qui souhaitent apprendre à réaliser des recettes inventives, exotiques ou de grands chefs et les professionnels qui veulent se perfectionner. Choumicha a ouvert la voie avec ses émissions Ch'hiwat Choumicha et Ch'hiwat Biladi diffusées sur 2M et projette d'organiser des stages de formation à l'art culinaire marocain chez Dar Choumicha, un complexe construit près d'Azemmour, composé d'un atelier, d'un restaurant et d'un studio d'enregistrement. De l'atelier au blog, des conseils de « toqués ». A l'instar des chefs Alain Ducasse ou Lenôtre en France, Meryem Cherkaoui qui officie aux fourneaux du restaurant casablancais La Maison du Gourmet, vient d'ouvrir en compagnie de son mari, le chef Philippe Pesneau et du chef pâtissier Thierry Bromet «Saveurs des Chefs», un lieu où l'on suit des cours de cuisine et de pâtisserie. Autre acteur du secteur, le magasin d'électroménager Home & Cook qui propose également des ateliers de cuisine dispensés par Mohamed Filali, chef de «Cuisin'attitude». Au programme : sushis, makis et rouleaux californiens, macarons, terrines… à déguster sur place ou à emporter. Enfin Hicham Aouad qui concocte dans son atelier des menus composés d'une entrée, d'un plat et dessert avec des groupes de 8 personnes maximum qui dégustent ensuite le fruit de leurs efforts autour du plan de travail. «C'est très convivial» précise Hicham. Ce jeune chef de 32 ans qui a passé 10 ans au Canada a également développé une activité de traiteur à domicile et fait du stylisme culinaire.«Je crée et développe des recettes pour l'industrie agroalimentaire par exemple et je mets en valeur le produit» explique-t-il. Ces ateliers sont toujours des moments d'échange et de partage dans une ambiance décontractée. D'autres donnent des cours de cuisine en ligne. Dernière adepte de la transmission du savoir via Internet, la coach culinaire Nahed Rachad qui, sur son blog http://reussircuisineetrecettemarocaine.com, présente les vidéos des émissions qu'elle a réalisées pour le compte de la RTM et offre des recettes marocaines faciles et express, des conseils, des astuces et des bons plans. Des cours de cuisine qui se déclinent donc à toutes les sauces et qui sont souvent doublés d'une activité de conseil auprès des industries agroalimentaires, des pâtisseries, traiteurs et restaurateurs. Un business qui souhaite mettre aux fourneaux petits et grands et qui a de beaux jours devant lui… Meryem Cherkaoui : Du restaurant à l'atelier La chef de la Maison du Gourmet a capitalisé sur son nom et son talent pour diversifier son activité. Sa dernière création : «Saveurs des Chefs», un atelier ou amateurs et professionnels peuvent prendre des cours de cuisine et de pâtisserie dans un environnement très design et bien équipé. Meryem nous explique le concept de Saveurs des Chefs qui a déjà trouvé son public après à peine deux mois d'existence. Comment avez-vous eu l'idée de créer Saveurs des Chefs ? Au début, on voulait ouvrir un nouveau restaurant. Mais c'est beaucoup de travail. Puis on s'est dit que la formation c'est ce qui manque au Maroc. On a donc pensé à organiser des cours pour les professionnels en fonction des besoins des entreprises. Et de fil en aiguille, on a aussi voulu s'adresser aux amateurs. C'est très tendance en Europe. L'avez-vous fait seul ou avec des associés ? On a rencontré Thierry Bromet qui était chef pâtissier chez Amoud et qui voulait monter une école de pâtisserie. On a décidé avec mon mari Philippe Pesneau et Thierry Bromet de se lancer. Nous sommes complémentaires. Quel en est le principe ? Pour les amateurs, on propose un programme mensuel de cours pour huit personnes maximum. Les thèmes varient en fonction des saisons et des évènements : Saint Valentin, fêtes de fin d'année. Pour l'été, on propose des recettes fraîches à base de fruits et de légumes. Du côté pro, c'est plutôt à la demande. On fait beaucoup de conseils et de recherches. On a créé des recettes pour les pâtisseries, les traiteurs, les restaurants, les chaînes hôtelières, l'industrie agroalimentaire… Une fois que les recettes sont créées, on forme les gens à les faire. A qui les cours s'adressent-ils ? L'atelier est ouvert aux adultes et aux enfants. Pour les enfants, les cours ont lieu le mercredi après-midi et le samedi matin autour d'un thème. Les enfants aiment beaucoup de la pâtisserie mais on les initie aussi à faire la cuisine, des recettes très ludiques mais toujours avec des bons produits pour leur apprendre qu'il n'y a pas que les hamburgers, les sandwichs et les frites… Il y aussi des enfants qui viennent préparer leur gâteau d'anniversaire. Ils font toutes les étapes du gâteau : le biscuit, la mousse… Les cours s'adressent aux 6-12 ans. Quel genre de cours donnez-vous ? Cuisine du monde et cuisine française, c'est un petit peu notre spécialité. Je fais beaucoup de cuisine italienne, japonaise. Sinon, je propose mes propres créations. Souvent on fait des menus complets avec une entrée, un plat, un dessert. Si c'est l'hiver, on propose des recettes de ragoûts par exemple, si c'est l'été on fait des salades, des pizzas bien-être à base de légumes,… On a aussi la formule «on cuisine et on déjeune ensemble» entre midi et 14 heures. Et des cours de pâtisseries autour des tartes, macarons, cheese-cakes, sucettes, charlottes… Par qui les cours sont-ils dispensés ? Thierry et Philippe dispensent beaucoup de cours. Moi je suis moins disponible car je suis très prise au restaurant. J'essaie d'en donner trois à quatre par mois. On a aussi des intervenants étrangers. Et puis il y a les chefs étoilés qui viennent à la Maison du Gourmet pour faire des menus à quatre mains. Ils passent par l'atelier. Le mois dernier, Dominique Corby, propriétaire d'un restaurant à Tokyo est venu donner des cours de cuisine franco-japonaise à base de foie gras et de produits typiquement nippons qu'il a amenés avec lui. Quels sont les tarifs ? 450 dirhams les deux heures. Tout le monde participe à la recette. On a aussi des cours de démonstration où les gens regardent puis goûtent. Et là c'est 250 dirhams les deux heures. Proposez-vous des cours sur mesure ? Oui, si on a un petit groupe qui veut faire quelque chose de spécifique, on s'adapte. On commence à recevoir des mails de gens qui nous font des propositions et ça nous donne des idées. Avez-vous l'intention de vous installer dans d'autres villes du Maroc ? Le concept est amené à se développer. Peut-être qu'on vendra la franchise ou qu'on se développera d'une autre manière. Pour le moment on est là et on souhaite s'investir à fond dans ce projet.