Vous êtes ici : Actualités / Edito / La confiance dans le Maroc La décision du Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a été accueillie comme une bonne nouvelle au Maroc. En décidant de valider le maintien de la ligne de précaution et de liquidité (LPL) de 6,3 milliards de dollars, c'est un signe encourageant qui est adressé aux marchés et qui vient conforter l'actuel gouvernement dans la confiance qu'il inspire au-delà des frontières, malgré la crise politique dans laquelle nous nous débattons depuis plusieurs mois. La décision du FMI, qui est d'une certaine manière une notation impartiale et technique de l'action gouvernementale envoie aux marchés une image rassurante dans un monde où les crises sapent l'élément principal qui est la confiance. Pour autant, les fragilités de notre économie sont tangibles et indépendantes des lectures partisanes et des combats politiciens. A la clé, c'est la survie du Maroc, sa capacité à créer de la richesse et à maintenir sa stabilité dans un environnement qui ne l'est pas dont il s'agit, avec un impact perceptible par chacun d'entre nous. Les mesures prises par les autorités marocaines après la dégradation de l'état des comptes fiscaux de l'année 2012 ont donc fonctionné. Avec le maintien de la LPL, le programme de réformes économiques pourra donc être maintenu avec une assurance contre les « chocs exogènes ». Parmi les portes qu'ouvre cette décision, le Maroc poursuivra certainement sa politique d'emprunts internationaux, ce qui pourra nous permettre de faire face aux besoins urgents, mais cette facilité devra cependant être manipulée avec précaution, pour éviter que les sommes empruntées ne soient purement et simplement englouties dans des dépenses de fonctionnement au lieu d'être affectées à des investissements productifs. Dans ce cas, nous n'aurions fait que retarder les échéances en laissant la situation s'aggraver, sans savoir si l'avenir nous permettra de faire face à de tels engagements. La rigueur budgétaire qu'appelle le FMI doit être menée de façon qu'elle ne grève pas les dépenses d'investissement et qu'elle nous évite une asphyxie programmée. Le défi du prochain hôte du ministère des Finances s'annonce donc délicat autant que compliqué.