Vous êtes ici : Actualités / Edito / Du poker dans la politique La politique semble emprunter beaucoup au poker. Coups de bluff, absence de scrupules, seule la victoire finale compte. Sauf que la politique a par définition une mission d'intérêt public et s'oppose à la logique du poker qui est l'expression de l'individualisme sans bornes. C'est au nom de cette similitude que les négociations en cours sont « normales », dans une certaine limite, chacun essayant d'obtenir le maximum, de préférence sans casser la machine. La déclaration par le PPS d'un éventuel recours à des élections anticipées en cas d'absence d'accord respire le bon sens. A quoi bon essayer de bricoler quelque chose si dès le départ tout le monde est convaincu que cela ne tiendra pas ?. Cependant, malgré les limitations imposées par le système électoral actuel et sans se pencher sur la question du coût engendré par une telle opération, quelle serait la réaction des autres partis si le PJD sortait renforcé de ce vote ? Ne pouvant techniquement pas obtenir de majorité absolue, il devrait alors composer encore une fois avec le parti arrivé en deuxième, créant de facto un « remake » de la situation actuelle. Toujours dans les tractations qui ressemblent à tout sauf à un exercice de séduction mutuelle, on prête au RNI des exigences que le PJD réfute et vice-versa, le tout d'après des déclarations « anonymes » que chaque partie renie haut et fort. Quelles que soient les décisions prises après la réunion entre Messieurs Mezouar et Benkirane et surtout à l'issue du Conseil national du parti de la colombe le 2 août prochain, deux chantiers devront être ouverts en priorité. Celui du découpage électoral et de la mise à jour des listes, et celui de la révision de la Constitution pour intégrer les cas de figure que pose la crise actuelle qu'on ne pensait pas voir aussi tôt. Le risque majeur restant de voir l'appétit de chacun des partis impliqués se développer outre mesure et, réclamant ce qui leur semble le plus conforme selon leurs vœux, gripper la machine démocratique qui n'a pas encore pris sa vitesse de croisière.