Vous êtes ici : Actualités / featured / Le PPS menacé de perdre son groupe parlementaire Sur la table des négociations, quatre points de discorde : la répartition du temps de parole lors des séances mensuelles du Chef du gouvernement, la création d'une commission permanente de la parité et de l'égalité des chances, la représentativité proportionnelle, et le grand point de désaccord consistant à réduire le seuil minimum pour former un groupe parlementaire à la Chambre des représentants. C'est ce dernier point qui a plombé les discussions et causé le retrait de l'ensemble du groupe parlementaire du Parti du Progrès et du Socialisme, « suite à la trahison de notre partenaire dans la coalition gouvernementale, le Mouvement populaire et le nouveau venu dans l'opposition le parti de l'Istiqlal », explique Rachid Rokbane, président du groupe du progrès démocratique au Soir Echos. Une atteinte au pluralisme ? Pour rappel, le nouveau règlement intérieur de la Chambre des représentants exige que les membres d'un groupe parlementaire d'un parti sont ceux qui appartiennent à cette même formation politique. « Il y a deux causes essentielles qui nous ont poussés à nous retirer, d'abord c'est que les groupes parlementaires de la majorité ont établi un accord signé pour que que les amendements qui seront présentés soient ceux qui ne font pas l'unanimité. Or, lors de la réunion, les groupes du MP et du PI ont présenté des amendements en dehors des quatre importantes questions. Deuxième cause, et c'est là la surprise, elle concerne la rétractation et le recul du Mouvement populaire et du Parti de l'Istiqlal par rapport à la question du seuil exigé pour la formation d'un groupe parlementaire », souligne Anas Doukkali député du PPS, avant de poursuivre : « nous avons demandé le report de la réunion, le temps que le PPS puisse représenter lui aussi ses amendements, chose qui a été refusée. » Pour les députés du PPS, ce comportement est une atteinte au pluralisme politique et à la diversité des opinions et des courants de pensée. Pour Rachid Rokbane « il s'agit d'une lutte contre la diversité politique et partisane, je pense qu'il y a une atteinte à ce principe sacro-saint pour nous, bien entendu nous sommes surpris par le comportement du Mouvement populaire qui reste quand même un allié solide dans cette majorité gouvernementale. » Quant à Anas Doukkali, il estime que « les états-majors des partis politiques devraient exercer une pression sur leurs groupes parlementaires pour accepter les propositions du PPS et du PJD par rapport aux points évoqués. » Les dirigeants du PPS affirment que cet acharnement politique exercé contre le parti du Livre est dû au fait que leur parti a pris « la décision courageuse de rester dans cette expérience politique fidèle à ses principes, fidèle à l'esprit du changement qui est le grand titre de cette nouvelle ère politique nationale, face aux conservateurs qui rejettent la réforme». «Nous sommes dans une phase décisive de transition où il devrait avoir des réformes et changements profondes. Nous sommes prêts à toutes les éventualités», conclue-il.