Douala est la première escale de la deuxième Caravane de l'export en Afrique ; dans une tournée qui la mènera également à Malabo (Guinée équatoriale) et à Libreville(Gabon). Plus de cent entreprises marocaines ont fait le déplacement, opérant dans les secteurs de l'agroalimentaire, des biens d'équipements, des BTP, de l'énergie, des industries mécaniques, métallurgiques et électriques(IMME), des technologies de l'information(TIC), de la parachimie, de la pharmacie, de l'audit et du secteur bancaire. A lui seul, le secteur de l'électricité s'adjuge la part du lion avec plus de 25% des sociétés présentes. Cet afflux massif des électriciens trouve son origine dans le fait que le marché camerounais offre d'importantes opportunités de développement aux exportations des pays tiers. Quelque 50 autres opérateurs auraient dû prendre part à ce voyage d'affaires. Le chiffre est éloquent, confirmant ainsi la ferme volonté de nos exportateurs de se positionner à l'international. Abdellatif Maâzouz, ministre du Commerce extérieur, a invité son homologue camerounais à mettre en place un nouvel accord de coopération. «Ce nouveau cadre juridique, une fois instauré, insufflera une nouvelle dynamique à nos échanges commerciaux, lesquelles sont en deçà des potentialités de nos pays», a déclaré le ministre lors de la cérémonie inaugurale des travaux de ces rencontres B to B. La démarche entreprise par le Maroc est une démarche de développement et non de business comme l'a bien explicité Saâd Benadddellah, directeur de Maroc Export. Mais ce qui est important dans toutes ces démarches de partenariat Sud-Sud et «sûr sûr» c'est d'assurer la continuité. Et c'est là justement où le bât blesse, selon Saâd Benabdellah. Le marché camerounais est très porteur. Plusieurs secteurs offrent d'importantes opportunités d'investissements : tourisme avec la construction de nouvelles unités hôtelières ; le logement social ; les NTIC ; l'exploitation minière ; la grande distribution ; la banque et les assurances…bref, tous les grands chantiers d'infrastructures. La plus importante des démarches de partenariat Sud-Sud est la continuité. En plus de sa proximité géographique et culturelle avec le Maroc, le Cameroun est l'un des pays les plus prospères de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale(CEMAC), avec un PIB par an et par habitant de l'ordre de 2300 dollars. Mieux encore : le pays applique des tarifs douaniers ne dépassant pas 30% aux produits en provenance de pays tiers et la plupart de notre offre exportable vers ce pays n'est taxée qu'à 10%. Réviser ce taux à la baisse est un atout pour le partenariat maroco-camerounais. Cette orientation stratégique vers l'Afrique subsaharienne, dont le potentiel de croissance est étonnant , dénote l'importance, surtout en ces temps de globalisation et de concurrence, de la complémentarité économique Sud-Sud. «La crise par laquelle passe actuellement notre secteur d'activité nous a poussés dans une certaine mesure à rejoindre cette Caravane de l'export pour venir prospecter le marché camerounais, en quête de nouvelles opportunités d'investissements», affirme au Soir échos Mohamed Oubaha, PDG de la société Matisol, opérant dans le secteur du BTP. Au terme de l'exercice 2009, son chiffre d'affaires a totalisé près de 30 millions de dirhams, soit une amélioration de l'ordre de 5% en comparaison avec 2008. Il n'empêche que nombres d'obstacles sont dressés devant ce partenariat «gagnant-gagnant». A leur tête le transport et la logistique. Actuellement la RAM assure une seule liaison entre le Maroc et le Cameroun. A souligner enfin qu'une convention de partenariat a été signée entre la Fédération nationale de l'électricité et de l'électronique, FENELEC, et l'Association des entreprises d'électricité et d'électronique du Cameroun ASEELEC.