Vous êtes ici : Actualités / A La Une / Abdelilah Benkirane « n'a pas l'habitude du dialogue, ni du compromis » Hamid Chabat (l'Express) Quand une grave crise socio-économique dans un quelconque pays risque d'emporter tout le monde sur son passage, pour tenter de s'en sortir, on provoque une guerre quelque part, et de préférence loin de ses frontières, ou on fait appel aux relents nationalistes, on stimule les vieux sentiments patriotiques, on excite les foules ou on provoque un semblant d'une crise politique interne, une mini-crise comme ultime manœuvre politicienne pour faire diversion, occuper la foule et changer le cap ! La dernière sortie médiatique de Chabat à la fois contre le voisin de l'Est et le gouvernement de Sa Majesté n'est pas étrangère à ces scénarios ! La question qui devrait se poser est celle du recours à l'article 42 au lieu de l'article 47. En vertu de l'article 47, le secrétaire général aurait du saisir les ministres istiqlaliens pour leur demander de présenter leur démission au chef du gouvernement dans un délai déterminé sous peine d'exclusion définitive ou temporaire du parti. On pourrait supposer que l'Istiqlal n'avait jamais envisagé le retrait mais qu'il s'agissait simplement de demander d'une manière musclée un arbitrage royal sur les différends avec le chef du gouvernement après avoir fait des demandes soft Autre hypothèse, l'Istiqlal souhaite réellement sortir du gouvernement et il a préféré utiliser la constitution non écrite- l'intervention du Roi – plutôt que la constitution écrite, l'article 47 qui règle la question de la démission. Politiquement, la première hypothèse est la plus vraisemblable puisque un pis-aller de la part de l'Istiqlal –quitter le gouvernement – aurait pu provoquer un pis-aller du chef du gouvernement – les élections anticipées. Or ces dernières sont aléatoires pour tout le monde. Devrait-on conclure que le Roi accepte d'entamer cet arbitrage en demandant aux ministres istiqlaliens de rester à leurs postes au lieu d'opposer une fin de non-recevoir à la requête de l' Istiqlal et de la rediriger vers le chef du gouvernement ? Depuis son élection en septembre à la tête de l' Istiqlal Hamid Chabat, le secrétaire général de ce parti, tirait à boulets rouges sur le Premier ministre islamiste Abdelilah Benkirane. Quelques jours avant de claquer la porte du gouvernement il avait reçu l'Express au siège de son parti, à Rabat. Voici ce qu'il nous avait alors déclaré : « Majorité ou coalition, pour moi, la vie continué sans elles. Aucun Ministre ne nous apporté du nouveau sauf pour sa famille, ses proches. Chacun se profile entre les affaires pour vivre à l'aise, et le reste ne le regarde pas ». Dans les élections on nous peint plusieurs tableaux de la vie, et des projets qui n'ont jamais vu le jour. Aucun parti au Maroc soit il avec sa majorité ne pourra faire sortir le pays des crises qu'il traverse. Il y a l'affaire du Sahara qui perdure depuis 38 ans, sans résultat. La diplomatie n'arrive pas à se faire entendre à l'échelon international (le cas de la minurso ) Le Maroc est toujours amputé de certains territoires à savoir: -Melilla, -Ceuta, -les iles jaafariennes, -les provinces rattachées par le colonialisme à l'Algérie, qui était un département d'outre-mer -le rocher de laïlla Le dossier des provinces occupées par le régime algérien a fait couler de l'encre ces derniers jours (l'appel de S/G de l' istiqlal) Les manifestations déclenchées par les pro- Polisario affiliés au régime algérien, sans que le Ministère de l'intérieur bouge le petit doigt (blessures des agents de l'ordre) l'incitation à la rébellion par un soldat de la minurso des propositions Polisario. Dans ce cas le Gouvernement doit déposer une plainte au Nations Unies contre ce malfrat. Voilà le fait que le parti de l'istiqlal qui fait chanter le Gouvernement de son retrait de ce dernier, (malgré les erreurs du Ministre de l'éducation). Qu'il quitte ou qu'il reste, le Maroc marche vers le progrès, avec le courage des Marocains. Seul ce qui nous intéresse le plus la volonté de notre Roi de construire un grand état où la démocratie, la liberté, et la justice règnent. Reste à savoir maintenant quelle va être la réaction des islamistes à ce chahut des derniers jours et la menace de retrait. Seront-ils prêts à négocier ou vont-ils aller jusqu'au bout, à des élections anticipées ? Là encore, le roi pourra jouer le rôle d'arbitre ultime. Le parti islamiste du PJD a déjà dit qu'il ne se prononcerait pas avant le retour au Maroc du roi Mohamed VI, actuellement en voyage.