En 1990, le Comité pour l'annulation de la dette du Tiers-monde (CADTM) a vu le jour en Belgique. «Son travail principal : l'élaboration d'alternatives radicales visant la satisfaction universelle des besoins, des libertés et des droits humains fondamentaux». Depuis quatorze ans, le CADTM a fait moult propositions, plus ou moins réalistes mais qui s'inscrivent dans une perspective de justice et d'humanité. «Pour le CADTM, l'annulation de la dette extérieure publique des pays de la Périphérie n'est cependant pas une fin en soi. Elle est bien davantage un moyen, une condition nécessaire mais non suffisante au développement véritablement durable et socialement juste qu'il s'agit de promouvoir, tant au Sud qu'au Nord de la planète». Bien que cette association n'ait pas le pouvoir nécessaire pour se faire entendre systématiquement, elle réussit, de temps à autre, à infléchir certaines décisions politiques ou du moins à éveiller les consciences. Avec la crise grecque et sa contagion possible aux autres économies européennes, la voix du CADTM va peut-être trouver une meilleure écoute. Une des quatre missions qu'il se fixe est «la transformation radicale de l'architecture institutionnelle et financière internationale». Autrement dit la possibilité, du moins en théorie, de sortir de ce système financier, véritable monstre de Frankenstein, pour évoluer vers un système plus gérable. Dans les mois qui viennent, les Grecs vont certainement réagir avec véhémence aux plans d'austérité auxquels ils sont promis et le parallèle pourra, peut-être, être fait entre le poids de la dette du Tiers-monde et celui du «Nord de la planète». A suivre…