Le World Environmental Education Congress (WEEC) a choisi le Maroc pour souffler sa dixième bougie. Porté sur les fonts baptismaux en 2003, cet évènement se veut être la vitrine, lors de laquelle des experts du monde exposent, tous les deux ans, les dernières actualités liées à l'éducation et à l'environnement. Cet anniversaire sera célébré, du 9 au 14 juin prochains à Marrakech, autour du thème « L'éducation à l'environnement et les enjeux d'une meilleure harmonie ville-campagne ». Une thématique qui intéresse particulièrement le royaume. « Notre pays vit au quotidien le problème de l'exode rural, en voyant les populations venues des campagnes grossir des villes en croissance très rapide. Dans le monde, cette migration a pris de l'ampleur et progresse à une vitesse sans précédent. Les immigrants fuient la pauvreté, la faim, l'intolérance culturelle, les conflits et les effets de la dégradation de l'environnement. Ils cherchent également de nouvelles opportunités », indique la Fondation Mohammed VI de la Protection de l'Environnement initiatrice de l'événement. Ces mouvements de populations ne sont pas sans conséquence sur l'environnement car ils font « grandir les villes rapidement, trop vite même, mettant en danger leur équilibre et leur viabilité ». Cet exode modifient également les rapports sociaux puisque « dans les villes, comme dans les zones rurales où les relations sociales sont mises à rude épreuve, exacerbées par les écarts de mode de vie et d'opportunités. Pourtant, les migrations rurales-urbaines peuvent apporter aussi des avantages, en libérant par exemple les terres rurales de la congestion et de la fragmentation. Les frontières entre villes et zones rurales deviennent de plus en plus floues, physiquement, culturellement », renchérit la Fondation. 1 500 congressistes attendus Au programme de ce congrès, on retrouve plusieurs activités. Outre, la thématique centrale, 11 sous-thèmes notamment sur les dialogues interculturels, la communication et l'impact des médias sociaux, les mouvements sociaux et la construction des sociétés vertes, les économies écologiques et les économies vertes, l'éducation verdissante et sur l'éthique, l'éco-philosophie et les relations entre l'être humain et la nature, seront développés. Il y aura aussi un espace d'exposition où les visiteurs peuvent découvrir différentes actions environnementales menées par des Ong, des produits du terroir et de l'artisanat et des projets réalisés par des écoliers et des jeunes dans le domaine de l'éducation à l'environnement. Cette grand-messe environnementale sera également marquée par des visites de sites tels que la Palmeraie de Marrakech, la station d'épuration des eaux usées, et l'Ecomusée du Parc national de Toubkal et le Centre national d'études et de recherches sur l'eau et l'énergie (CNEREE) de l'Université Cadi Ayyad. « Le WEEC 2013 porte une attention particulière à la participation d'acteurs et d'organisations engagés dans l'éducation environnementale, particulièrement des pays en développement, à travers diverses disciplines scientifiques, différentes approches et divers types de savoirs, incluant les savoirs traditionnels et culturels. La Fondation à travers les liens privilégiés de partenariat qu'elle entretient à l'échelle nationale (...) et avec des organismes internationaux (...) offre ainsi une plateforme intéressante de discussions et d'échanges pour contribuer à la réussite de cet important évènement », souligne-t-on. Environ 1 500 congressistes en provenance du monde entier sont attendus. Sur la liste des grandes personnalités, on retrouve entre autres Irina Bokova directrice générale de l'UNESCO, Achim Steiner directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), Haïdar El Ali ministre sénégalais de l'Ecologie et de la Protection de la Nature, et Najib Saab secrétaire général du Forum arabe pour l'environnement et le développement (AFED).