Gros chamboulement dans l'organigramme du ministère de l'Economie et des finances. A la surprise générale, Salaheddine Mezouar pourvoit d'un seul coup l'ensemble des postes vacants au sein de son département et procède un jeu de chaises musicales. Selon des sources concordantes au sein du ministère des Finances, dix nouveaux directeurs ont été nommés hier. C'est la première fois dans l'histoire de ce département qu'une femme est propulsée à la tête de la Direction du trésor et des finances extérieures (DTFE). Il s'agit de Fouzia Zaâboul, jusqu'alors Madame Dette intérieure à la DTFE. Mezouar fait non seulement taire toutes les critiques, mais il chamboule brusquement son organigramme. La quasi-totalité des nominations ne sont en fait que des promotions internes ou des mutations d'une direction à une autre. Le premier nom était attendu depuis deux semaines. Il s'agit de la nomination de Abdellatif Zaghnoun au poste de directeur général des Impôts en remplacement de Noureddine Bensouda, parti à la Trésorerie générale du royaume. Pour rappel, Zaghnoun était auparavant à la tête de l'Administration des douanes et impôts indirects, poste qu'il aura occupé pendant pratiquement six ans. Zaghnoun rejoint ainsi une DGI où Noureddine Bensouda, après onze ans de réformes laborieuses, a balisé le terrain pour son successeur et construit de solides bases. Le nom du remplaçant de Zaghnoun à la tête des Douanes circulait également depuis plusieurs jours. Il s'agit de Zouhaïr Chorfi, désormais ex-directeur du Trésor et des finances extérieures. Le parcours de Chorfi, à ce poste, a été plus qu'honorable. Il est d'ailleurs l'artisan de la réduction de la dette extérieure, de la politique de la gestion active de la dette et de la réforme du marché obligataire pour ne citer que ces chantiers-là. Avant d'être nommé à son nouveau poste, Chorfi était pressenti pour le poste de Wali de Bank Al-Maghrib. La remplaçante de Chorfi (Fouzia Zaâboul) est reconnue comme étant l'un des cadres les plus compétents de la direction du Trésor et du ministère dans sa globalité. Avant d'être promue à son nouveau poste, Zaâboul était directrice adjointe chargée du pôle macro-économie et dette intérieure à la direction qu'elle chapote depuis hier. Elle avait sous sa tutelle l'encours de la dette intérieure qui s'élève, tenez-vous bien, à 290 milliards de DH. Par ailleurs, Omar Faraj prend les rênes de la direction des Domaines, jusque-là vacante. Faraj occupait auparavant le poste de directeur des affaires administratives et générales. Des rumeurs, aussitôt démenties, évoquaient il y a quelques mois son départ du ministère des Finances. La nomination d'hier met un terme à tous ces bruits de couloirs. Faraj sera remplacé à la DAAG par Hamid Chaâbi, un ancien de la direction du budget. Il occupait jusque-là le poste de directeur adjoint, responsable de la sous direction chargée de la Coordination des structures du personnel, des pensions, des finances locales, de la normalisation, du système d'information, des ressources humaines, de la formation et des affaires générales. Rien que ça. Qu'en est-il du remplaçant de Abdelaziz Talbi à la Direction des entreprises publiques et de la privatisation, la fameuse DEPP ? Il s'agit d'un autre haut cadre de la direction du budget, à savoir Mohamed Samir Tazi. Le nouveau patron de la DEPP était directeur-adjoint en charge de la Coordination structurelles sectorielles et synthèse. Au niveau de l'Agence judiciaire du royaume, Mezouar n'a fait qu'officialiser Mohamed Kemmou au poste de directeur, puisque ce dernier dirigeait déjà cette agence par intérim. Par ailleurs, le directeur du budget Abdellatif Bennani n'aura plus à gérer par intérim l'Inspection générale des finances. La responsabilité de cette direction (l'IGF) a été attribuée à Benyoussef Saboni, qui accupait avant sa nomination le poste de directeur-adjoint chargé du Pôle financements et relations extérieures à la Direction du Trésor et des finances extérieurs. Seules deux des dix nominations officialisées hier ne sont pas des promotions internes ou des changements de postes. C'est le cas d'une part, de Jaouad Hamri, ex-membre du cabinet de Mezouar et qui a été placé à la tête de l'Office des changes. El Hamri est l'un des conseillers les plus proches de Mezouar, selon nos sources. En 2008, il était pressenti au poste de directeur général de la Bourse de Casablanca. Mais il se retrouve finalement à l'Office des changes. D'autre part, la dernière nomination concerne la Caisse marocaine des retraites. Mezouar a nommé à la tête de cette institution, Mohamed El Alaoui, qui était jusque-là conseiller au cabinet du Premier ministre, selon nos sources. «Ces nominations ont permis d'opérer des promotions internes et de promouvoir la femme et les jeunes dans le top management du ministère des Finances», tient à préciser une source proche de Mezouar.