L'artiste Rachid Ouettassi, originaire de Tanger, s'immerge à sa manière dans la ville du Détroit, y posant un regard tendre et personnel. Enfants, nature, souvenirs et solitude sont les ingrédients de sa nouvelle exposition, porteuse d'un dépouillement visuel et d'une humanité sobre, à la lisière du triste. Une trentaine de photos sur la vie quotidienne à Tanger, saisies par ce photographe qui voit sa ville d'un œil mélancolique, perçant, parfois corrosif, où se cache beaucoup de tendresse. Il ressuscite ses premiers clichés, et explore, entre passé et présent, les liens tissés avec sa ville natale. « Je suis autodidacte mais je ne suis pas naïf, explique-t-il. Je sais ce que je cherche, des photos qui vont de pair avec mon état d'âme. Je suis à la recherche d'une Tanger qui me parle, et je pose un regard intime sur les lieux de mon enfance. » Ce photographe, qui a capté ses premières photos au début des années 90, pratique l'argentique et le noir et blanc. « Pour des reportages intimes, je préfère l'argentique. Le numérique est pour moi synonyme de rapidité », relève-t-il. Il exposera pour la deuxième fois à la galerie Mohamed El Fassi, après une exposition collective où il a présenté une série sur les clandestins marocains et africains qui traversent le détroit. Auteur du livre « Tanger, cité de rêve » publié en 2003, le photographe n'en est pas à sa première série sur Tanger. A son actif également « L'écrivain de sa ville : Mohammed Choukri » qu'il expose également à l'Institut Cervantes de Tanger, retraçant les années-phares de l'écrivain, ses déambulations tangéroises et les personnages qui l'ont côtoyés. A découvrir à partir d'aujourd'hui jusqu'au 21 mai, sous le parrainage du Ministère de la Culture et l'Association Marocaine d'Art Photographique (AMAP).