Al-Qaïda 3 – Etats-Unis 0 Barack Obama a accusé la branche yéménite d'Al-Qaïda d'avoir fomenté l'attentat contre la Northwest Airlines. Barack Obama a accusé la branche yéménite d'Al-Qaïda d'avoir fomenté l'attentat contre la Northwest Airlines. Un attentat suicide a provoqué la mort de huit agents de la CIA et en a blessé six autres, en Afghanistan. Un Somalien a tenté d'assassiner, vendredi, le caricaturiste danois Kurt Westergaard. Le président Barack Obama, dans son discours hebdomadaire radiotélévisé, a accusé, pour la première fois, samedi, la branche yéménite d'Al-Qaïda d'avoir armé et entraîné le jeune fils d'un banquier nigérian, Umar Farouk bdulmutallab, pour faire sauter un avion de ligne américain dans un attentat suicide, le jour même de Noël. En vérité, cette reconnaissance était inévitable tant les faits sont éloquents. Cet attentat raté, mais aussi et surtout l'attentat réussi contre le bureau de la CIA en Afghaafricain ou, plus récemment encore, la tentative d'assassinat contre un caricaturiste danois, qui a fait des caricatures du Prophète, montrent qu'Al-Qaïda n'a rien perdu de sa capacité de nuisance, au contraire. Ces événements tendent à montrer que Al-Qaïda avait préparé une campagne de règlements de compte avec les «ennemis de l'Islam» et, à leur tête, les Etats-Unis. Une campagne moins meurtrière, sauf pour les Etats-Unis, mais plus ciblée, plus pointue et suffisamment étudiée pour avoir un effet médiatique international de grande ampleur. Par l'attentat contre l'avion de la Northwest Airlines, elle a montré qu'elle était encore capable de recruter des individus d'un très haut niveau social et culturel; elle a montré aussi qu'elle était capable de déjouer toutes les mesures de sécurité prises dans les aéroports pour protéger les passagers des compagnies aériennes américaines. Mais surtout l'attentat contre le vol AmsterdamDetroit montre qu'Al-Qaïda dispose d'un autre vivier de candidats non arabes mais musulmans et capables de sacrifier leur vie pour la cause de ce mouvement, le vivier Afghaafricain. Quant à l'attentat suicide qui a provoqué, mardi, la mort de huit agents de la CIA et en a blessé six autres, il est la deuxième plus meurtrière attaque de l'histoire de la CIA après un attentat à la bombe contre l'ambassade des Etats-Unis à Beyrouth en 1983, dans lequel huit agents avaient été tués. Le kamikaze qui l'a perpétré a été présenté par les talibans comme un officier de l'armée afghane, qui s'est introduit dans la base opérationnelle avancée Chapman, dans la province de Khost, non loin de la frontière avec le Pakistan, avant d'activer les explosifs qu'il portait sur lui au cours d'une réunion d'agents de la CIA. Cet attentat, qui rappelle celui contre le commandant Messaoud, montre qu'Al-Qaïda peut frapper au saint des saints du dispositif de la lutte américaine contre le terrorisme. C'est un terrible coup porté au moral de services secrets américains. Ce qui a obligé le directeur du renseignement américain, Dennis Blair, de reconnaître que les attentats à venir seront «encore plus durs à déjouer». Quant au président, suivant son directeur du renseignement, il a déclaré que ce qui le préoccupe le plus est « d'anticiper et de stopper les attentats plus rusés de l'avenir», qui «seront encore plus durs à découvrir, interpréter et déjouer», a-t-il ajouté. Quant au troisième attentat, il est l'oeuvre d'un Somalien qui a tenté de s'introduire, le soir du vendredi 1er janvier, dans le domicile du dessinateur Kurt Westergaard, auteur d'une des caricatures controversées du Prophète, à Aarhus. Selon la police, ce Somalien âgé de 28 ans entretient des liens étroits avec des chefs d'Al-Qaida en Afrique de l'Est et Al-Shabab, la milice islamiste de Somalie. L'homme, était armé d'une hache et d'un couteau. Il a été touché au genou et à la main par des tirs de la police, après avoir lancé sa hache en direction des policiers. Kurt Westergaard, qui est âgé de 74 ans, n'a pas été blessé. Selon le récit du caricaturiste, l'homme était sur le point de le tuer, en criant les mots vengeance et sang dans un danois approximatif. Cette série d'attentats, du plus petit au plus grand, montre enfin qu'Al-Qaïda n'a pas été affaiblie, mais surtout qu'elle a atteint une certaine maturité tactique.