Avec la conjoncture actuelle, le ralentissement de l'économie et la flambée des matières premières à l'international, la masse bénéficiaire des sociétés ayant publié, à ce jour, leur résultat annuel 2012, ressort en régression de deux chiffres. Au terme de l'exercice 2012, ce sont trente-quatre entreprises cotées représentant plusieurs secteurs d'activité qui ont publié leurs résultats et au moins trois ont annoncé des profits warning sur leur activité baissière. Il s'agit notamment de Med Paper, SNEP et Stroc Industrie. Parmi ces entreprises, les premières à dévoiler leurs états financiers, on retrouve les sociétés représentant les grandes capitalisations boursières telle que Maroc Telecom, Attijariwafa Bank et la Banque Centrale Populaire, escortées par les valeurs à riche actualité telle que CIH, Risma, HPS, etc. L'analyse des résultats révèle une contribution négative du secteur Télécoms, contrecarrée principalement par une performance des secteurs Bâtiments et travaux Publiques, Services et celui des NTIC. Hors Maroc Telecom, la contre-performance de la masse bénéficiaire de toutes les sociétés comprises aurait été de -7,88 %. Les trente-quatre entreprises qui ont publié leurs résultats représentent six secteurs d'activité différents. La capacité bénéficiaire cumulée de l'ensemble de ces sociétés est en baisse de 11,3 % par rapport à la même période une année auparavant. L'analyse des revenus par secteur laisse apparaître la prédominance de deux secteurs. Il s'agit notamment du secteur Industrielle et celui des Banque & Finance. Les deux secteurs en question polarisent près de 50 % de la capacité bénéficiaire globale de la cote Casablancaise. Parmi les trente-quatre sociétés cotées qui ont publié leurs revenus annuels, 17 ressortent en nette baisse soit la moitié des revenues composant la masse bénéficiaires globale. Maroc Telecom tire la rentabilité vers le bas Les résultats consolidés d'IAM au titre de l'année 2012 affichent un recul de 3,2 % du chiffre d'affaires qui s'élève à 29,8 milliard de DH à fin 2012. Ce retrait s'explique par la baisse des revenus au Maroc à raison de 7,4 %. Le segment mobile affiche une forte chute des prix liée à l'environnement concurrentiel des télécoms. Dans ce sillage, le résultat d'exploitation décroît de 11,5 % pour s'établir à 11 milliards de DH. La baisse opérationnelle est allouée aux charges de restructuration liées au plan de départs volontaires au sein du groupe. Au final, le résultat net part du groupe ressort à 6,7 milliard de DH marquant une baisse de 17,5 % comparativement à l'année 2011. Une année dure pour la cimenterie cotée Les rares sociétés du secteur qui ont contribué positivement à la capacité bénéficiaire globale sont Jet Alu, Stokvis Nord Afrique et Afrique Industrie dont le résultat net s'est amélioré de 71%, 21,43% et 6,49% respectivement. Pour le reste, l'année a été plutôt dure, notamment pour les cimentières. En effet, la société Holcim Maroc affiche des réalisations financières sociales en baisse en 2012, qui demeurent toutefois conformes aux prévisions, selon le Top Management. Après l'approbation du conseil de surveillance réunie le 29 janvier, le résultat d'exploitation annuel social se déleste de 23 % soit 677 millions de DH. Dans la même tendance baissière, le résultat net accuse 22 % de sa valeur soit 422 millions de Dh. Hormis les difficultés qu'a rencontrés la cimenterie, elle décide de proposer un dividende unitaire de 100 DH, en baisse de 23% contre 130 Dh en 2011, soit un D/Y de 6,2 % sur la base d'un cours de 1601 observé le 31 janvier 2013. Néanmoins, les dirigeants de Holcim restent optimistes pour 2013, ou ils s'attendent à une légère amélioration du marché du ciment de près de 1% seulement. Grâce à une hausse des ventes de ciment au sud et sud-ouest du Royaume, Ciments du Maroc, pour sa part, réalise un chiffre d'affaires de 3,6 milliard de DH en repli de 9,3 %. Ceci s'explique par essentiellement par le retrait des volumes vendus et dans une moindre mesure par le tassement des prix. Par ailleurs, l'excédent brut d'exploitation s'établit au 31-12-2012 à 1,53 Milliard de DH contre 1,70 milliard de DH une année auparavant, soit une régression de 10,1 %. Cette dégradation de l'EBE découle principalement de la hausse des achats de clinker suite à l'arrêt de production de l'usine de Marrakech. Dans ce sillage, le résultat d'exploitation affiche une baisse de 14,6% pour atteindre les 1,074 milliard de DH contre 1,258 milliard une année auparavant. Le résultat net ressort en forte baisse de 32,3 % pour un montant de 666 millions de DH. Cette baisse est allouée à deux éléments exceptionnels. D'une part, la charge financière nette de 187 millions de DH due à la société égyptienne Suez Cement Company. D'autre part, l'impôt de 24 millions de DH conséquent de la nouvelle contribution des sociétés pour l'appui à la cohésion sociale décidée lors de la loi de finances de 2012. Notons qu'un dividende de 40 DH sera distribué soit un DYD de 6,3%. Lafarge ciments non plus n'est pas épargnée par la crise. Dans contexte global de marché en recul de 1,6% en volume à 15,9 millions de tonnes, les volumes de ciments vendus par l'entreprise ont affiché une dégradation de 6,8% en 2012. Ce décroissement est attribuable à la hausse de l'offre de ciment suite à l'introduction sur le marché de CIMAT et à la baisse marquée particulièrement sur le marché du Grand Casablanca. Pour ce qui est du résultat d'exploitation consolidé, celui-ci a accusé une régression de 17,8% à 1,95 Milliards de DH, générant ainsi une perte de 4 points de la marge d'exploitation à 38,7% contre 42,7% une année auparavant. En consolidé, le résultat net s'est soldé par un déficit de 23,9% pour atteindre 1,26 milliard de DH. Ce résultat intègre l'impact de la contribution pour l'appui à la cohésion sociale (86 millions de DH pour l'ensemble du Groupe). En dépit du résultat net déficitaire, le Conseil d'Administration du cimentier compte proposer à la prochaine Assemblée Générale la distribution d'un dividende similaire à 2011, soit 66 DH par action. Le Pay Out s'établit ainsi à 92,3% contre 75,5% en 2011. Sur la base du cours en date du 15 mars 2013, le Dividende Yeld ressort à 6,5%. Delta Holding, elle, ne versera pas de dividendes. C'est ce qui ressort du communiqué de la société relatif aux résultats de l'exercice 2012. Notons que le Chiffre d'affaires en 2012 a régressé de 20% à 2,24 milliards de DH. Dans la même cadence, le résultat net dégringole de 45% atteignant ainsi les 146,6 millions de DH contre 329,4 millions de DH une année auparavant. En effet, suite à la chute des bénéfices, Delta Holding a annoncé avoir décidé de proposer, à la prochaine Assemblée Générale Ordinaire, à titre exceptionnel, la non distribution de dividendes en raison de sa volonté de préserver sa capacité d'autofinancement. Côté perspectives, le groupe a affirmé qu'il «demeure confiant à la solidité de ses fondamentaux et qu'aucun effort ne sera ménagé pour retrouver ses performances habituelles». Compte tenu du retrait des résultats consolidés et pour préserver la capacité d'autofinancement, le Conseil d'administration de Delta Holding, réuni le 19 courant sous la présidence de Fouad Fahim, a décidé de proposer à titre exceptionnel, à la prochaine Assemblée générale des actionnaires, de différer la distribution des dividendes. CGI, filiale de la CDG, en dépit de l'amélioration des performances commerciales, affiche des résultats en régression au titre de l'exercice 2012. A cet effet, le chiffre d'affaires consolidé s'apprécie de 12,5% à 3 Milliards de DH. Notons que la société mère contribue à hauteur de 88% dans les réalisations commerciales de CGI en 2012. En revanche, le résultat d'exploitation s'amenuise de 3,4% à 442,0 Millions de DH, dégageant une marge opérationnelle de 14,7% en retrait de 2,5 points par rapport à fin 2011. Impacté par le recul de la contribution des structures comptabilisées en mise en équivalence, principalement « Immolog » détenue en partenariat avec le Groupe Addoha, le Résultat Net Part du Groupe s'étiole de 15,8% à 316 millions de DH. Dans ces conditions, la marge nette s'établit à 10,5%, contre 14,1% une année auparavant. Pour leur part, les investissements consolidés affichent une progression de 20% à 3,9 millions de DH, reflétant la volonté de CGI et notamment de sa filiale Dyar Al Mansour de développer l'activité logement social du Groupe. Coté rémunération des actionnaires, le Conseil d'administration devrait proposer à la prochaine AGO la distribution d'un dividende de 19 DH par action similaire à celui de l'année dernière, soit un Pay Out de 76,4% contre 79,8% en 2011. Il en ressort un Dividend Yeld de 3% et ce, sur la base du cours en bourse du 27/02/2013. Industrie : Oulmès, SMI, Cosumer et Afriquia Gaz tirent vers le haut La hausse du secteur est attribuable essentiellement à Oulmes et la minière SMI qui ont enregistré des résultats records en nette évolution de 170,8% et 34,47%. La hausse est allouée également à Afriquia Gaz et Cosumar qui ont progressé respectivement de 10 % et 17,36 %. Pour Managem, celle-ci a réalisé, au titre de l'année 2012, un chiffre d'affaires consolidé de 3 521,6 milliards de DH, en amélioration de 15% comparativement à l'année précédente. Cette évolution est allouée à plusieurs facteurs, notamment le démarrage de la mine aurifère de Bakoudou au Gabon, la hausse de la production du cuivre, l'amélioration du taux de change USD/MAD de 7% et enfin l'appréciation du prix de vente de l'argent et de la fluorine. Dans cette lignée, l'excédent brut d'exploitation consolidé s'établit à 1,36 milliard de DH. Soit une appréciation de 25% par rapport à l'année 2011. La marge d'EBE ressort alors à 38,7% contre 35,4% auparavant. Concernant le résultat d'exploitation consolidé, il se bonifie de 31% pour atteindre 631,6 millions de DH, portant la marge d'exploitation à 17,9%, soit en hausse de 2 points en une année. En revanche, le déficit du résultat financier consolidé aggravé, en 2012, passant de -13,9 millions en 2011 à -93,3 millions de DH. Soit en retrait de -79,4 millions. Ceci est dû à la non récurrence de gains réalisée sur les couvertures de change l'année précédente. Compte tenu de ce qui précède et tenant en considération la perte non courante de 82 millions de DH résultante du désengagement significatif de la couverture des métaux précieux, le résultat net part du groupe s'établit à 270,9 millions de DH, en repli de 32,9% comparativement à 2011. Au volet du rendement, le Conseil d'Administration devrait proposer à la prochaine AGO la distribution d'un dividende unitaire de 20 DH, contre 15 à fin 2011, soit un D/Y de 1,3% comparativement au cours de 1 500 DH observé en date du 13 mars. Les Banques très actives Les banques se sont particulièrement démarquées par rapport aux sociétés de financement. Elles ont positivement contribué à la hausse de la masse bénéficiaire. Par valeur, on relève le bon résultat de CIH dont le rendement net à grimper de 32%. Suivie de la BCP, Attijariwafa Bank et enfin Taslif dont le résultat net s'est apprécié de 2 ,7%, 0,9% et 1,5%. Cnia Saada, la filiale Assurance du groupe Saham Finances, comme premier exemple, affiche un chiffre d'affaires global de 3 227 millions de DH, soit l'équivalent d'une progression de 6,2% par rapport à l'année précédente. Cette hausse est tirée principalement à l'activité Non-Vie dont le chiffre d'affaires s'est hissé de 8% pour atteindre 2 772 millions de DH, confirmant ainsi la stratégie commerciale sur le marché des particuliers, des professionnels et des entreprises. A contrario de l'activité Vie qui, quant à elle, a vue son chiffre d'affaires se replié de 3,4% pour s'établir à 455 millions de DH à fin 2012. Concernant le résultat technique net, dégagé en 2012. Il s'améliore pour la deuxième année consécutive, en enregistrant une augmentation de 57%, passant de -121 millions en 2011 à -52 millions de DH à fin 2012. Cette diminution de la perte technique provient des réformes menées par le management au niveau de la gestion des opérations d'assurance et de la maîtrise des frais généraux. Toutefois, le résultat financier de la société s'est rétracté de 30,0%, passant de 626 millions de DH à 438 millions de DH à fin 2012. Cette baisse traduit la contre-performance des marchés financiers pour la troisième année successive. Au final, le résultat net de Cnia Saada s'établit à 263 millions de DH pour 2012 contre 353 millions enregistré en 2011. Soit une dégringolade de 25,4% en une année seulement. Coté rendement, la Compagnie d'Assurance à décider de distribuer, lors de la prochaine AGO prévue le 07 Mai 2013, un dividende de 26 DH par action, ce qui revient à un Dividend Yeld de 2,6% compte tenue d'un cours de 1 011 Dh observé en date du 12 mars 2013. Notons que le dividende prévu est au même niveau que celui versé l'année précédente. Lydec, meneur du jeu Sur le secteur des services, c'est Lydec qui occupe la première place en termes de rendement avec une hausse de 18,6 %. Suivie de Auto Hall et Auto Nejma qui ont vu leur résultat net se bonifié de 10% et 3,2%. Risma , elle, accuse la perte la plus importante de son histoire. En effet, en dépit de la progression qu'a connue le chiffre d'affaires grâce notamment à la hausse du taux d'occupation, Risma a enregistré un Résultat Net Part du groupe déficitaire. Dans un contexte sectoriel caractérisé par un ralentissement de l'activité touristique au niveau des principales villes du Royaume, le Chiffre d'affaires de Risma a progressé de 10 %, passant de 1,174 à 1295 milliards de DH. Cette hausse a été principalement portée par le haut de gamme qui a vu son CA progresser de 19 % contre une stagnation dans le segment économique. En termes de taux d'occupation, celui-ci a été en moyenne de 60 % contre 40 % au niveau sectoriel national. Le GOP (Gross Operating Profit) a atteint 443 MDH en recul de 9 % sous l'effet des nouvelles ouvertures (-29 MDH) et les hôtels en difficulté (-4 MDH). Hors ces éléments, le GOP n'aurait baissé que de 2,6 %. Le Résultat net part du groupe est passé au rouge en 2012 avec une perte de 199 MDH contre un bénéfice de 15 MDH en 2011. Ce résultat est impacté par les hôtels en ouverture (-116 MDH), par les hôtels en fermeture (-27 MDH), par les charges de restructuration (-48 MDH) et par les pertes de la société d'aménagement de Mogador (-62 MDH).