Pourquoi l'Union des étudiants pour le changement du système éducatif (Uecse) a décidé d'organiser une journée de protestation le 24 février prochain ? On a décidé de sortir le 24 février pour dire « non » par rapport à ce qui s'est passé avec le jeune étudiant Mohamed Fizazi tué à Fès par les forces de police et pour dénoncer la convention tripartite entre le ministère de l'intérieur, le ministère de la justice et le ministère de l'enseignement supérieur autorisant les forces de l'ordre à intervenir dans l'espace universitaire. Nous ne voulons plus ce genre d'interventions policières au sein des cités universitaires. Dans quelles villes vont se dérouler ces manifestations ? Jusqu'à maintenant on a eu la confirmation de 5 sections Rabat, Casablanca, Tifelt, Tanger et Essaouira. L'Uecse existe dans plus de 20 villes au Maroc. On ne peut pas connaître le nombre d'adhérents car notre union est ouverte à tout le monde; étudiants, élèves, enseignants et toute personne ayant une relation avec le système éducatif. Interdire l'intervention des forces de l'ordre dans les cites universitaires, n'est-ce pas encourager la violence entre étudiants ? La violence entre les étudiants est l'excuse de la police pour entrer dans les cités universitaires. La violence ne peut être résolue avec la violence, et surtout policière. On peut accepter l'intervention de la police quand les choses dégénèrent ou quand quelque chose de grand se déclenche entre les étudiants, et non quand les étudiants défendent et revendiquent leurs droits d'étudier dans une université digne de ce nom. A Fès, où Fizazi a été tué, la police est intervenue pour interdire aux étudiants de protester. ce n'était pas à cause d'un problème entre les islamistes et bassistes. Concrètement, qu'est-ce que vous demandez aux autorités ? La gestion des cités doivent être assurée par les étudiants eux-mêmes et non par le ministère de l'intérieur. Si un jour les choses dégénèrent et qu'un grand problème se déclenche on peut accepter l'intervention des forces policières. Pour nous la cité est comme la maison et on ne peut pas accepter que les forces de l'ordre soient présentes régulièrement dans ces lieux. Avez-vous le soutien d'ONG ? Non, nous sommes indépendants vis-à-vis de toute autre organisation, association, parti politique ou mouvement. Quelles sont actuellement les problématiques majeures qui existent dans l'espace universitaire ? Les universités souffrent de nombreux problèmes. Les plus importants concernent les infrastructures qui sont mauvaises, le nombre élevé d'étudiants, les seuils d'admission élevés de certaines écoles. En outre, les activités parascolaires qui sont censées aider l'étudiant en lui donnant un peu d'expérience sont quasi-inexistantes. La relation entre l'administration, les professeurs et les étudiants est très mauvaise. Les laboratoires et les matériaux de travail ne sont pas nombreux, ce qui n'encourage ni les étudiants ni les professeurs. La liste n'est pas exhaustive.