* Une quarantaine de véhicules des forces de lordre et des forces auxiliaires sont postés autour de lUniversité Cadi Ayyad pour parer à tout retour à la violence. * Les étudiants ont repris les cours durant cette accalmie très fragile puisquaucun dialogue na encore été entamé entre étudiants et présidence de lUniversité. * Dix-huit étudiants sont toujours détenus pour déterminer leur implication dans les évènements des 14 et 15 mai. Une semaine après les violents affrontements entre forces de lordre et étudiants de lUniversité Cadi Ayyad à Marrakech, la cité Universitaire est toujours sous haute tension, comme en témoigne la présence massive des véhicules des forces de lordre et des forces auxiliaires. Jeudi 22 mai, soit une semaine jour pour jour après les événements, les étudiants ont regagné les amphis mais sous très haute surveillance. On est loin des évènements des 14 et 15 mai qui ont enregistré de nombreux blessés de part et dautre. Les hostilités ont été déclarées bien avant ces dates-là quand les forces de lordre avaient interdit une marche de protestation contre lintoxication dune vingtaine détudiants au resto de la cité universitaire. «Nous avons marché par solidarité avec nos camarades et jétais loin de me douter que la marche tournerait à la confrontation», explique cette jeune étudiante à lentrée de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales. «Quand les hostilités ont commencé, jai vite rejoint le domicile parental et je ne suis retournée à la Fac que le mardi 20 mai quand jai appris que les choses sétaient calmées», conclut-t-elle avant de se fondre dans la foule des étudiants qui passent sous le regard inquisiteur des agents de lordre. Le jour de cette marche, le 25 avril, en plus des troubles et dégâts causés, la police interpelle pas moins dune quarantaine détudiants dont la plupart seront relâchés le jour même. Dautres passeront en audition et cest leur libération le 12 mai qui sera le déclencheur dhostilités qui dureront deux jours. «La libération des étudiants a été célébrée par des étudiants du courant basique dAnnahj Addimocrati de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales ainsi que de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines. La manifestation de joie a vite donné lieu à des affrontements violents et plusieurs étudiants ont été blessés», explique Mohamed J., étudiant en sciences juridiques. Un autre étudiant qui laccompagnait explique que le déclenchement de tant de violences est la marche menée par les étudiants du courant basique vers la Présidence de lUniversité. Entre autres revendications des étudiants, la revalorisation des bourses détudes et lamélioration de leurs conditions de vie dans la Cité Universitaire. Cette marche a suscité une intervention rapide des forces de lordre. Les étudiants ny sont pas allés de main morte en répliquant avec des jets de pierres. Mais des évènements pareils sont monnaie courante à luniversité Cadi Ayyad ; tantôt ce sont les basiques, tantôt les étudiants issus des provinces du Nord. Mais la crise a atteint son paroscysm quand les étudiants ont déclaré à la presse le décès dun des leurs qui aurait été jeté du troisième étage. Un communiqué officiel du Parquet de Marrakech a aussitôt démenti linformation. Le sujet est tabou et personne ne semble vouloir savancer sur la question. Mais, il semble que ledit étudiant aurait été admis dans un état comateux dans lun des hôpitaux de la ville. Dans le feu de laction, rien na été épargné même les locaux de ladministration ont été incendiés par des cocktails Molotov lancés par les manifestants. Aujourdhui, quelque 18 étudiants ont été écroués pour déterminer le degré de leur implication dans ces troubles qui ont touché même les quartiers avoisinants. Leur condamnation ou leur libération pourrait éventuellement rallumer la mèche des hostilités, ce qui explique la forte présence des forces de lordre à ce jour. Et ce dautant plus quaucun dialogue na encore été établi entre les étudiants et la présidence de lUniversité.