Du 28 mars au 1er avril, Art Paris Art Fair accueille 140 galeries de 21 pays sous la nef du Grand Palais. Sur 6 500 mètres carrés, le très sélectif rendez-vous printanier de l'art moderne et contemporain affirme son identité européenne orientée vers la promotion des scènes de l'Est, de l'Europe centrale et Orientale, du Moyen-Orient et de l'Asie, et met à l'honneur la Russie. Cette année, la foire renforce sa dimension internationale et accueille 21 pays versus 16 pays représentés l'année dernière, et se retrouve aujourd'hui avec 43 % de galeries internationales dont 61 nouvelles galeries. Une plateforme centrale accueille une dizaine de galeries venues de Moscou et de Saint-Pétersbourg et une quinzaine de galeries européennes représentant des artistes russes. Se démarquant par une ouverture vers l'Europe, le Moyen-Orient, elle accueille plusieurs galeries du Moyen-Orient et le monde arabe, qui marquent une présence significative dans cette foire très sélective. Citons la galerie Alice Mogabgab du Liban, galerie créée en 1994 qui participe aux foires européennes depuis 1999. Après « De l'arbre à la forêt » l'année dernière, la galerie donne à voir son exposition thématique de juin-juillet intitulée « Zoo » regroupant des peintures, sculptures et photographies sur le thème de l'animal. La galerie Mark Hachem de Beyrouth fera partie du lot et promeut une poignée d'artistes dont la photographe marocaine Lalla Essaydi, ainsi que la galerie « The Empty Quarter » de Dubaï, dont le thème de prédilection tourne autour de la photographie et qui a participé à Paris Photo 2012. A noter que la galerie avait accueilli en 2012, dans le cadre de Art Dubaï l'exposition collective « Woman on the Verge », avec la participation de la photographe marocaine Leila Alaoui. Walid Raad l'étoile montante L'exposition tant attendue est celle de l'étoile montante de l'art contemporain Walid Raad. Officiant au musée du Louvre, son exposition « Préface à la première édition » et la publication qui l'accompagne constituent le premier volet à une collaboration qui s'étale sur trois années consécutives. Né au Liban et établi aujourd'hui à New York, Walid Raad travaille avec un large spectre de techniques et de formats : texte, photographie, vidéo, édition, installation, performance. Son oeuvre affirme dès la fin des années 1980 un mode opératoire singulier avec le projet The Atlas Group, collection d'archives sur les guerres du Liban existant dans une forme de fiction. La mise en mémoire de l'histoire y est donnée comme une série d'énigmes ouvertes, chargées des références que le spectateur peut y projeter. Depuis 2007, son projet intitulé «Scratching on things I could disavow. A history of art in the Arab World» aborde de manière critique l'engouement croissant pour le patrimoine et l'art contemporain des pays du Moyen-Orient. Dans une nouvelle installation spécifiquement conçue pour le Louvre, il livre les éléments d'une méditation narrative et visuelle sur le devenir du « musée universel » imaginé par l'Occident à la fin du XVIIIe siècle. Ombres, reflets, marges, interstices, incertitudes optiques nourrissent dans son oeuvre un constat poétique. Des grands noms du monde arabe ont investi la prestigieuse foire, dont l'architecte irakienne Zaha Hadid, l'Egyptien Youssef Nabil, l'Irakien Halim Karim, le Syrien Ziad Dalloul et d'autres vétérans de l'art contemporain. Du Maroc, citons Mohammed el Baz représenté par galerie Imane Fares, la plasticienne Lalla Essaydi représentée par la galerie Mark hachem, le peintre Saad Hassani représenté par la galerie Frédéric Moisan. La foire met également en exergue l'effervescence actuelle de la scène parisienne avec les expositions « Adrian Paci » au Jeu de Paume, « Anticorps » d'Agata au Bal, « Correspondances » sur le «mail-art» à l'espace culturel Louis Vuitton, « Disaster » à la galerie Thaddaeus Ropac à Pantin, l'artiste de la cinétique argentin « Julio Le Parc » au Palais de Tokyo, le designer et architecte italien Ettore Sottsass à Sèvres-Cité de la Céramique, et Walid Raad au musée du Louvre. 12 galeries pour la promotion de nouveaux talents D'autre part, la plateforme ArtDesign, consacrée à l'exploration des liens entre design et art contemporain réunit une sélection pointue de huit galeries qui représentent des pièces exclusives réalisées en mode confidentiel par des talents contemporains. On pourra notamment découvrir les « objets-sculptures» d'Hubert Le Gall qui bénéficie d'un solo show à la galerie Mazel, les pièces uniques de Mattia Bonetti chez Cat-Berro, les dernières nouveautés des designers Arik Levy, Matali Grasset et Pupsam chez la galerie Slott, l'exposition thématique « Monochrome» chez Domeau&Pérès ou encore Petimeter qui met à l'honneur le design africain. Art Paris lance également un nouveau secteur « Promesses » dédié à la promotion de jeunes galeries ayant moins de cinq ans et n'ayant jamais exposé à la foire. Douze galeries inaugurent la sélection 2013 qui incite à la découverte de nouveaux talents, dont Backslash P et Galerie De Roussan, Xpo gallery de Paris, et Trinity Contemporary Londres.