Trompettiste hors pair, un esprit rare, ce virtuose a signé quatre albums détonants, stigmates évidents d'un talent affirmé et novateur : Diasporas, «Diachronism Diagnostic et Wind». Porté très jeune vers l'architecture, son goût pour la trompette, le rattrape lorsqu'il prend conscience de l'imparable apport de son père, créateur de la trompette microtonale « à quarts de ton », spécialement conçu pour jouer les maqâms arabes. Comprenez ceux qui ont marqué les nombreux spectateurs en mai dernier à Rabat, mâtiné de sons jazzy, bousculé par la fusion des notes classiques aux accords arabes, véritable joute musicale inattendue mais ô combien convaincante, ce soir-là lors du Festival Mawazine. Belle carrière pour ce jeune franco-libanais, qui a grandi en banlieue parisienne et qui a préservé un lien fort avec le Liban. Pluie de prix prestigieux Ouvert, n'hésitant pas à métisser la musique, à l'affût des univers de ses homologues, Ibrahim Maalouf, enchaîne les albums. Il a apporté sa patte artistique à Tony Gatlif, Juliette Gréco, Salif Keita, Amadou et Mariam, Vanessa Paradis, Armand Amar (qui a signé la bande originale des films « L'Amant » de Jean-Jacques Annaud et « La source des femmes » de Radu Mihaileanu). Son parcours fulgurant est une partition bien sentie qu'il convient de rappeler : après le Conservatoire supérieur de Paris, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, il a obtenu la récompense d'une quinzaine de prix prestigieux reçus aux quatre coins du monde, dont le premier prix de la National Trumpet Competition, reçu à Washington. Aujourd'hui, Ibrahim Maalouf est dans l'attente de l'obtention de son visa, que les Etats-Unis lui ont refusé pour le moment. Il devait y assurer trois concerts à Los Angeles et New York. Les représentations des 10 et 11 janvier ont du être annulées. On espère qu'il obtiendra à temps pour le concert du 14 janvier, au Lycée français de New York afin qu'il puisse enchanter par son souffle rare et envoûtant, le public new-yorkais, comme il a conquis avec brio, le public rbati.