L'histoire d'une ville ne sera plus l'unique exigence pour être guide touristique. C'est du moins ce que laisse entrevoir le projet de formation en patrimoine proposé par Casamémoire, le Conseil régional du tourisme de Casablanca et le ministère du Tourisme. Cette décision a été officiellement formulée le 16 avril durant les Journées du patrimoine. «Il s'agit de quatre formations par an pour les guides nationaux», précise Abderrahim Kassou, le président de Casamémoire. Cette association va se charger du module technique et apportera l'expertise. Des architectes et des urbanistes prendront part à cette formation. Pour l'instant, les détails de cette opération ne sont pas encore révélés. «La décision a été prise il y a à peine une semaine lors du colloque sur le Tourisme et le patrimoine lors de ces journées, nous y travaillons avec les autres parties impliquées», souligne Abderrahim Kassou. Une formation sur l'architecture moderne du 20e siècle s'impose dans ses formations, selon le président de Casamémoire. Le planning des formations et leur contenu sont en cours d'élaboration. «D'ici la fin de l'année, nous sommes censés avoir réalisé deux sessions de formation», déclare Abderrahim Kassou. Si ce projet n'a été annoncé que dernièrement, il n'est pas pour autant récent. «Les discussions ont commencé il y a bien longtemps, le projet a été réactivé lors de cette rencontre et des axes concrets ont été élaborés», ajoute le président de Casamémoire. Saïd Mouhid, le président du CRT de Casablanca, précise que ces guides viendront de plusieurs villes du Maroc, mais seront formées sur l'ensemble du patrimoine architectural de Casablanca et uniquement Casablanca. En plus de la formation générale sur l'architecture moderne, une visite sur le terrain avec des architectes et autres professeurs universitaires est prévue. «Ce sont des modules additionnels à la formation dispensée aux guides, mais ils ne sont pas obligés de s'y inscrire», déclare Saïd Mouhid. Ce n'est pas tout. «Cette formation sera entièrement prise en charge par le CRT avec la contribution de plusieurs organismes dont, entre autres, la délégation de l'Union européenne à Rabat qui dit être prête à contribuer», ajoute le président du CRT. En plus de la formation générale, comme l'a précisé Abderrahim Kassou sur l'architecture moderne, une visite sur le terrain avec des architectes et autres professeurs universitaires est prévue. «Ce sont des modules courts, nous n'allons pas les mobiliser longtemps, chaque session devrait tenir en deux jours», précise Saïd Mouhid. Avec ce programme de formation, Casamémoire pourra enfin se tranquilliser. «On était vraiment ennuyés lorsqu'on nous demandait des visites guidées de Casablanca, nous n'aimerions pas faire de la concurrence aux guides», déclare Abderrahim Kassou. Journées du patrimoine : 10.000 visiteurs Pour leur deuxième édition, les Journées du patrimoine ont connu une progression spectaculaire de la fréquentation qui a vraisemblablement dépassé les 10.000 visiteurs sur les deux jours qu'a duré l'évènement. Les 75 guides bénévoles mobilisés pour l'opération n'ont pas suffi à répondre à la demande. Très diversifié, souvent très jeune, en famille, avec la classe ou les amis, le public casablancais, augmenté de plusieurs centaines de touristes, a manifesté un enthousiasme très gratifiant pour les organisateurs qui militent pour la sauvegarde de ce patrimoine urbain inestimable et méconnu. 500 enfants de moins de douze ans ont notamment manifesté leur intérêt au cours d'ateliers ou de visites de monuments. Cette deuxième édition a proposé 20 monuments accessibles contre 9 l'année dernière. Les sites et monuments préférés du public – avec plus d'un millier de visiteurs chacun – furent l'ancienne Médina, la Wilaya/Hôtel de Ville, la Banque du Maroc et le Consulat de France qui proposait une exposition de huit tableaux de Jacques Majorelle.