Le chantier du TGV va lui aussi à grande vitesse. Détails d'une visite des sites de la LGV à Kénita comme si vous y étiez. Rabie Khlie, patron de l'ONCF (au centre) lors d'une conférence de presse. Sur le terrain,les travaux avancent à bon train. 1 500 emplois directs et 800 indirects seront créés pendant l'exploitation du projet. Photos Baptiste de Ville d'Avray pour Le Soir échos Faire Tanger-Casablanca en 1h30 n'est plus un projet sur papier. Lors d'une visite de chantier organisée jeudi dernier dans la région sud du projet, les journalistes ont pu s'enquérir de l'état d'avancement du projet, qui est à 50 % sur l'ensemble du projet et à 10 % au niveau des travaux, selon le management de l'Office national des chemins de fer (ONCF). En effet, « aujourd'hui, et après les phases d'études, de mobilisation des financements et des appels d'offres, le projet LGV marocain est désormais sur les rails d'une nouvelle étape de sa vie, qui consiste en les travaux de concrétisation conformément au planning prévu », avait déclaré Rabie Khlie en marge de la première visite des chantiers de travaux de LGV. De son côté, le directeur du pôle développement, Mohamed Smouni a fait valoir que « le projet permettra d'accroître le nombre de passagers, d'améliorer la sécurité routière et la protection de l'environnement, outre le volet création d'emplois ». Le train à grande vitesse (TGV) devra être opérationnel dès décembre 2015 et devrait attirer plus de 6 millions de voyageurs au lieu des 3 millions actuels qui utilisent les voies ferrées. Les travaux de génie civil devront être achevés en février 2014, les travaux relatifs aux équipements ferroviaires s'achèveront en fin 2014, et la livraison des rames à grande vitesse se fera courant 2015. Gain de temps et création d'emploi Le TGV permettra de réduire de manière considérable les temps de parcours, Tanger-Casablanca se fera en 1h30, avec quatre arrêts aux gares de Tanger, Kénitra, Rabat Agdal et Casa voyageurs, qui seront réaménagées pour accueillir la voie LGV. Sur un autre plan, le train à grande vitesse permettra de réduire les émissions de carbone de 20 000 tonnes équivalent-carbone (TeqC) par an, ainsi que le nombre de décès en accidents de route de 150 par an. Le projet créera 20 millions de journées de travail directes et 10 millions indirectes pendant la phase des travaux, 1 500 emplois directs et 800 indirects pendant l'exploitation du projet. 50 % de nationaux « S'agissant des marchés de génie civil, ils ont été tous placés en intégrant pour la première fois dans les appels d'offre lancés, la clause de la préférence nationale », avait souligné Semouni, ajoutant que 50 % du budget des travaux de génie civil ont été attribués à des entreprises nationales. « Sur les bases travaux de Kénitra et Sidi Yamani, pas moins de 146 entreprises opèrent sur le chantier dont 116 marocaines. De même, côté experts, 346 travaillent sur ce projet dont 200 Marocains », avait précisé Khalid Khairoune, directeur du projet LGV. Selon Khlie, « ce projet permettra à travers la participation de plusieurs bureaux d'études marocains dans la maîtrise d'œuvre du projet, d'acquérir la technique industrielle de la LGV et un transfert local de compétences pour le déploiement de la suite du schéma directeur national de LGV de 1 500 km ». Des terres traitées Les terres au bord du Oued Sebou étant compressibles, un chantier énorme de traitement de ces terres a été ouvert. Ces travaux consistent en la mise en place des drains verticaux suivis des travaux de préchargement, une étape fondamentale dans les travaux. Ce chantier ouvert depuis 2010 coûtera 218 millions DH hors taxes. En effet, ces terres peuvent être tassées jusqu'à 3 mètres en 18 mois, et l'objectif de ce chantier est de mettre en place des fondations qui pourront résister au moins jusqu'à 100 ans. 1 300 traverses fabriquées par jour Implantée sur la base travaux de Kénitra, cette usine s'étend sur presque 6 ha. Elle est répartie entre un atelier de fabrication (3 000 m2), une aire de stockage des traverses (17 600 m2), une aire de stockage des agrégats (260 m2), des voiries, des locaux de service et un parking,… La capacité de production de cette usine est de 1 300 traverses par jour en 2 services (service de jour et de nuit). Elle produit 3 types de traverses de tailles différentes en fonction de leur zone de mise en place. Les plus petites sont destinées aux gares, d'autres pour prévenir les déraillements et prévoient 4 places de ligne au lieu de 2, et enfin les traverses habituelles. Elles sont toutes équipées d'attaches qui tiendront en place les rails et seront par ailleurs soudées en un seul fil de Tanger jusqu'à Casablanca. 40 DH le mètre carré Selon Khalid Khairane, directeur du projet LGV, l'expropriation des parcelles de terre pour la réalisation du viaduc du Oued de Sebou s'est faite au prix de 400000 DH par hectare conformément au prix fixé par la commission de fixation de prix d'indemnité sur expropriation pour intérêt public, soit 40 DH le mètre carré, mais dans d'autres régions le prix au mètre peut aller jusqu'à 1 000 DH le mètre carré, tout dépend des terrains. Par ailleurs, sur le plan environnemental, étant donné que la majeure partie des terres est constituée de terres agricoles, le directeur a tenu à préciser que la LGV est le premier projet national qui passe par le comité national de l'environnement à l'initiative de son porteur. « Nous avons accueillis la non objection de la commission. En effet, nous voulions être à un niveau supérieur à celui de la réglementation et afin d'assurer une meilleure sécurité environnementale, il est prévu un traitement des déchets et rejets polluant ». Par ailleurs, en ce qui concerne la forêt, le reboisement est d'un ratio de 20 arbres pour chaque arbre arraché au lieu de la norme un arbre pour un arbre. Deux bases travaux Pour le chantier de la LGV, deux bases travaux ont été conçues totalisant 130 ha. La base travaux de Kénitra sur 70 ha, constituera un véritable centre névralgique de la pose des équipements ferroviaires sur un rayon d'action d'environ 100 km. En effet, elle se situe aux environs de la sortie Kénitra-nord de l'autoroute Tanger-Rabat. Elle a pour mission la réception des approvisionnements du chantier, par rail ou par route, le stockage des matériels en attente de pose (ballaste, rails, traverses, pylônes caténaires,…), le chargement, la formation et la gestion des trains travaux avant leur départ sur le chantier, la réalisation des travaux préparatoires (signalisations, télécommunications,…) et l'hébergement du personnel de la base.