L'Association Casamémoire organise à partir du 23 octobre le second cycle de « l'université populaire du patrimoine ». Une série de conférences pour vulgariser le patrimoine architectural de Casablanca. Dans cet entretien, la directrice Laure Augereau nous présente ce concept et se prononce également sur l'état de délabrement de certains édifices de la ville blanche. Selon Laure Augereau (en médaillon), Casablanca appartient à tous et c'est à chacun à son niveau de participer à l'amélioration du cadre de vie de la ville. Pouvez-vous revenir brièvement sur les raisons qui ont présidé à la naissance de l'Association de sauvegarde du patrimoine architectural du 20è siècle au Maroc plus connu sous l'acronyme Casamémoire ? Créée en 1995, Casamémoire est une association marocaine à but non lucratif de sauvegarde du patrimoine architectural du XXe siècle. Elle a vu le jour suite à la démolition de la villa Mokri de l'architecte Marius Boyer. Elle regroupe des Casablancais de naissance ou d'adoption, de formations et d'âge divers et réunis autour de valeurs communes : agir pour préserver la spécificité de Casablanca, pour valoriser le patrimoine architectural, le tourisme culturel et la mémoire collective de la ville. Début 2012 vous avez organisé le premier cycle de « l'Université populaire du Patrimoine ». Le second cycle sera entamé à partir du 23 octobre prochain ? Quelles seront les nouveautés pour cette seconde manche ? L'université Populaire du patrimoine est née de l'intérêt croissant des volontaires du patrimoine pour les questions de patrimoine, et d'architecture de la ville. Le programme a donc été réalisé pour répondre à leur besoin d'en savoir plus sur ces thèmes. Elle constitue donc une sorte de formation continue ouverte à tous. Elle favorise la rencontre de spécialistes et d'un public non-averti autour de conférences mensuelles. La nouveauté pour ce second cycle est la diffusion du concept avec des partenaires locaux de d'autres villes comme Tétouan, Meknès et El Jadida. Le tout soutenu par le réseau des Instituts français du Maroc. Des journées du patrimoine ont été également organisées en avril 2012. Qui-est-ce qui a motivé cette initiative ? Les Journées du patrimoine de Casablanca existent depuis avril 2009. Cet évènement culturel a grandi dans l'espace et dans le temps. Il accueille aujourd'hui plus de 12000 visiteurs en 3 jours de l'ancienne médina au quartier Hay Mohammedi en passant par la place Mohammed V et les Habous. La cinquième édition prendra place le 5, 6 et 7 avril 2013. Casamémoire propose un plan patrimoine pour la ville de Casablanca ? A t-il reçu l'approbation des autorités concernées ? Dans le cadre du projet Mutual Heritage du programme euromed heritage IV, Casamemoire a réalisé un dossier technique rassemblant inventaire préliminaire, historique urbain et architectural de la ville de Casablanca qui a été distribué auprès des ministères et autorités concernées. Aujourd'hui à Casablanca plusieurs batiments historiques sont dans un état de délabrement souvent très avancé comme à la zone de la Médina. Aussi, au centre ville, de nombreux batiments semblent divorcés avec la peinture blanche. Que préconisez-vous pour redonner une seconde vie à ces édifices ? Des efforts sont faits depuis quelques temps dans ce sens, notamment autour du tracé du tramway. Il faut que tout le monde s'y mette : autorités, propriétaires, et tout citoyen casablancais. La ville appartient à tous et c'est à chacun à son niveau de participer à l'amélioration du cadre de vie de cette magnifique ville. * Tweet * *