Tanger reprend petit à petit son calme, après une semaine d'affrontements. Toutes les raisons sont valables pour semer la zizanie : match de foot, ordre juridique d'évacuation d'habitation, disputes. L'AMDH réclame la sécurité. Lors d'un affrontement entre les manifestants et les forces de l'ordre à Tanger. Tout a commencé mardi dernier quand la police débarque devant une maison à Ard Dawla (Béni Makada à Tanger) avec un ordre du juge pour faire évacuer la maison de la dénommée Khadouj Laghmich, une vieille dame qui habite avec ses onze enfants dans la demeure de son époux feu Ahmed Lanjri Sakam. La famille du défunt refuse d'évacuer car le jugement a été hâtif, estime-t-elle « La police a fait appel aux renforts pour sortir la famille de force », témoigne un habitant. D'après d'autres témoins oculaires, les voisins de la famille ont tenté d'empêcher la police de faire sortir la famille de sa maison. « Les affrontements entre les habitants de Béni Makada se sont rapidement développés. Jusqu'à jeudi, les arrestations ont atteint le nombre de 18 personnes. 10 ont été relâchés et 7 poursuivis pour trouble à l'ordre public », nous apprend Najib Sekkaki, membre de l'AMDH, section Tanger. L'évacuation ou la mort Vendredi, les 7 personnes arrêtées ont été convoquées. Ahmed Lanjri Sakam n'a pas pu assister au procès car il allait très mal « à cause des effets du gaz lacrymogène et l'intervention musclée des forces de l'ordre », explique Sekkaki. Samedi, Ahmed Sakam rend l'âme. « Nous avons demandé aux autorités d'ouvrir une enquête sur la mort de ce Monsieur et nous avons également adressé une lettre au ministre de la Justice pour réclamer une autopsie», affirme Sekkaki. La police rassure Des sources policières à Tanger nous affirment de leur côté que « La tension avec les habitants a baissé. Les choses commencent à rentrer dans l'ordre. » Pourtant d'autres sources nous affirment que Tanger peut s'embraser à n'importe quel moment de la journée. « Que se soit un simple match, un clasico ou encore une rixe entre deux quidams, tout le monde s'en mêle et en fait une affaire personnelle. Les gens sont sur les nerfs et la sécurité est quasi absente », témoigne un concierge de Marchane. Dimanche, des jeunes du quartier ont incendié des poubelles à Ard Dawla. Des Adlistes ont préféré, eux, entamer un deuil devant la maison de feu Sakam. De l'autre côté de la ville, dans la même soirée, à Casabarata, 6 marchands ambulants salafistes se sont disputés pour avoir la meilleure place. «L'un des six a été blessé au niveau de la gorge par un long couteau et a été transporté à l'hôpital », nous apprend un témoin. Des sources policières ont déclaré que 3 d'entres eux ont été arrêtés. L'AMDH-Tanger a appelé les autorités à trouver une solution à cette « grande crise sécuritaire ». * Tweet * *