Chadli Bendjedid, l'ancien président et notamment artisan du multipartisme en Algérie est décédé samedi. Un deuil national de huit jours a été décrété. L'ancien chef d'Etat algérien est décédé à la suite d'un cancer à l'hôpital militaire d'Ain Naadja à Alger Un deuil national de huit jours a été décrété en Algérie après le décès samedi, de l'ancien président Chadli Bendjedid à 83 ans. De sources concordantes, l'ancien chef d'Etat algérien est décédé à la suite d'un cancer à l'hôpital militaire d'Ain Naadja à Alger. L'APS, l'agence de presse algérienne a indiqué que l'ex président serait enterré aujourd'hui à Alger, dans le carré des martyrs du cimetière d'el-Alia. « C'est avec une profonde affliction que j'ai appris la nouvelle du décès du frère moudjahid, le président Chadli Bendjedid. Un moudjahid de la première heure dont le souci majeur était d'affranchir le pays des affres du colonialisme et libérer son peuple de ses injustices », a déclaré Abdelaziz Bouteflika dans son hommage au président disparu. Un moudjahid de la première heure La France a elle aussi a salué « le président qui a instauré le multipartisme ». « La France salue la mémoire de celui qui a dirigé, pendant treize années, la République algérienne démocratique et populaire et qui, à ce titre, a instauré le multipartisme dans son pays», a indiqué un communiqué du Quai d'Orsay. Né le 14 avril 1929 à Bouteldja, un village à la frontière tunisienne, Chadli Benjedid avait rejoint le maquis constantinois dès le début de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954 jusqu'à l'indépendance du pays en 1962. Elu à la présidence en 1979, il a notamment fait libérer le premier président de l'Algérie indépendante Ahmed Ben Bella, renversé en 1965, et a autorisé le retour des opposants historiques Hocine Aït Ahmed et Bachir Boumazza. Il est considéré comme l'artisan de la démocratisation des institutions avec la promulgation d'une constitution pluraliste en février 1989. Son mandat présidentiel a été renouvelé en décembre 1988, après les sanglantes émeutes d'octobre contre la vie chère et pour la démocratie. Fin 1991, les islamistes du Front islamique du salut (FIS-dissous) remportent le premier tour des élections législatives et avaient déjà demandé une Présidentielles anticipée, dès leur premier raz-de-marée électoral aux municipales de juin 1990. Mais l'armée interrompt le processus électoral et le pays plonge dans une guerre civile qui a fait 200 000 morts. En janvier 1992, Chadli Bendjedid est forcé à la démission par l'armée, et se retrouve assigné à résidence à Oran. Il retrouvera sa liberté en 1999 après l'élection d'Abdelaziz Bouteflika à la tête de l'Etat. Il venait de publier ses mémoires aux éditions Casbah. Son livre doit sortir le 1er novembre, date anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale en 1954. * Tweet * *