L'expert indépendant des droits de l'Homme Juan E. Méndez est au Maroc pour une visite à l'invitation du gouvernement. Méndez est chargé d'évaluer les améliorations et d'identifier les défis à relever concernant la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants, particulièrement en relation avec l'adoption de la nouvelle Constitution. Juan E. Méndez, rapporteur spécial de l'ONU sur la torture rencontre aussi bien les responsables gouvernementaux que ceux des ONG actives dans le domaine des droits de l'Homme. Cette première visite du Rapporteur spécial de l'ONU sur la torture s'inscrit dans un contexte particulier et intervient juste après celle effectuée par Kerry Kennedy dont le rapport préliminaire a été qualifié de «partial» par le gouvernement marocain. Ce même gouvernement démontre en invitant Juan E. Méndez, son ouverture aux visites des procédures spéciales du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, chose qui a été exprimée par le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid en mai dernier à l'occasion du 2e cycle de l'Examen périodique universel. L'approche du rapporteur onusien « Ma cause première est d'engager un dialogue avec les décisionnaires et les acteurs clés afin d'aider les autorités à faire respecter l'Etat de droit, encourager la prise de responsabilité pour les abus passés ainsi que les allégations de torture et de mauvais traitements, satisfaire au droit aux dédommagement des victimes de torture et de mauvais traitements, et assurer que leurs auteurs présumés soient tenus responsables conformément au droit international », a affirmé Juan E. Méndez. Le programme de cette visite qui s'étale du 15 au 22 septembre comporte des visites sur le terrain dans un certain nombre de lieux de privation de liberté, à savoir des établissements pénitentiaires, des centres de garde à vue relevant de la police judiciaire, des centres d'hospitalisation psychiatrique et des centres de protection de l'enfance. Le Rapporteur spécial, tiendra en parallèle des réunions avec les autorités, du pouvoir judiciaire, de la société civile, l'institution nationale des droits de l'Homme, agences des Nations Unies, les victimes et leurs familles. Les provinces du Sud au programme Le Rapporteur spécial envisage de se rendre à Rabat, Salé, Casablanca, Meknès, et Skhirat-Témara. Méndez fera part de ses observations et recommandations préliminaires lors d'une conférence de presse qui se tiendra le 22 septembre à Rabat. L'expert indépendant se rendra également à Laâyoune, les 17 et 18 septembre et ce n'est qu'en 2013 qu'il présentera un rapport final au Conseil des droits de l'Homme. Pour rappel, en mai dernier, le Maroc avait refusé une liste de 7 recommandations lors de l'examen périodique du Maroc devant le Conseil des droits de l'Homme à Genève. L'une des recommandations portait sur la garantie que devait fournir le Maroc pour la création des associations civiles, y compris celles qui plaident en faveur du droit de la population du Sahara à l'autodétermination. Une question délicate et qui n'a toujours pas été solutionnée. * Tweet * *