Le Ramadan s'achève. 29 nuits de festins pour une nuit du Destin et des scènes pittoresques qui dépassent parfois l'imagination. Afin d'éviter les bouchons, nombre d'automobilistes quittent leur travail plus tôt. Et comme une bonne idée fait toujours florès, tout le monde se retrouve à alimenter les embouteillages une heure plus tôt que prévu, donnant un concert de klaxons et parfois d'invectives que seul un jeuneur peut accepter. En revanche, le matin, le trajet sur les grandes artères donne une image de ville fantôme où l'oreille attentive décèlerait presque les derniers ronflements du dormeur récalcitrant, en pleine bagarre avec son réveil obstiné. Mais le Ramadan c'est aussi ces instants de sérénité, ce calme qui se répand sur la ville au moment de la rupture du jeun, ces moments passés en famille ou avec ses amis pour partager un moment de complicité. C'est également un moment privilégié de recueillement, où chacun fait spontanément les petits efforts qui facilitent la vie des plus démunis, sans attendre de retour. Même si certains râlent, même si certains tentent maladroitement d'écorcher ce fait social et religieux immuable, cette période reste spéciale pour tous. En particulier pour notre Miloudi national qui se sent léger, sauf après son bol de harira, disponible et de bonne humeur que la fin du Ramadan teinte d'une légère mélancolie. Parce qu'une fois la page du mois tournée, chacun se lance à nouveau dans sa course effrénée vers des buts sans fin, gommant la douceur des relations humaines.C'est pour cette raison que Miloudi fait le plein de bonnes ondes et d'énergie pour que l'esprit du Ramadan l'accompagne le plus longtemps possible et lui permette atterrir en douceur dans la jungle urbaine qui l'entoure.