« Rabat la victorieuse. Fondée par le grand sultan Yacoub El Mansour, l'Almohade, en l'an 563 de l'Hégire, année grégorienne 1198, y règne aujourd'hui le sultan glorieux et magnanime Moulay Youssef, l'Alaouite. Que Dieu perpétue son empire ! Sois le bienvenu ô voyageur ». C'est avec ce texte gravé en 1921 sur un pilier en pierre sous l'inscription RABAT en capitales, que vous accueille la capitale du royaume, à l'entrée de l'avenue de la victoire. Alors que Rabat s'apprête à célébrer son centenaire en tant que capitale administrative du royaume avec des festivités prévues pour la prochaine rentrée, une ancienne revendication jetée aux oubliettes est ressortie de la trappe. Les gens de Salé, située sur la rive droite du Bouregreg, ce fleuve qui sépare Rabat et Salé, réclament une fusion des deux cités et l'élection pure et simple d'un maire commun pour la gestion de ce méga pôle urbain. C'est que les Slaouis avaient toujours milité pour que les deux villes fusionnent alors que le général Lyautey avait choisi la seule Rabat comme capitale du protectorat français au Maroc en 1912. Un choix reconfirmé par les trois souverains depuis l'indépendance du Maroc. Même si des rumeurs avaient parlé d'un possible changement de capitale par le roi Mohammed VI qui aurait entamé une réflexion pour replacer la ville de Fès comme centre de décision du royaume, il n'en fut rien. N'oublions pas que le souverain est natif de Rabat et qu'il y a passé toute sa jeunesse. Si à la fin du XIIe siècle, Yacoub El Mansour avait rebâti Ribat Al Fath (poste de la conquête) pour en faire un point de départ pour le Jihad, aujourd'hui la ville est la capitale politique d'un Maroc en construction.