Elle est non seulement la seule Marocaine mais aussi l'unique Africaine à s'être qualifiée aux JO de Londres. Jihane Samlal, 28 ans, voudrait représenter dignement le Maroc dans une discipline qui se cherche encore. Le programme de préparation de Jihane a débuté en février 2011 avec un stage à Ouarzazate. Pour se qualifier, il fallait qu'elle soit championne d'Afrique. Jihane Samlal n'avait pas le choix. Elle savait que c'était sa seule chance, qu'elle a saisie en remportant le Championnat d'Afrique 2012. La compétition s'est déroulée au pays de Mandela, dans la ville de Bethlehem en février dernier. Jihane Samlal s'est qualifiée en compagnie du Nigérian Akinyemi Johnathan et du Togolais Benjamin Boukpeti, repêché puisqu'il était champion olympique à Pékin. Lors de ce tournoi, le marocain Mehdi Rouich s'est classé au pied du podium chez les hommes. Jihane Samlal fait partie du programme national de préparation des sportifs de haut niveau. Elle était dans la catégorie C qui comprenait six athlètes dans ce genre de sport. Son programme de préparation a débuté en février 2011 où Jihane a effectué un stage à Ouarzazate. Elle a disputé également un tournoi et un championnat du monde en Hongrie ainsi qu'un stage préolympique à Londres. Elle revient donc à Londres mais cette fois pour la conquérir. Depuis combien de temps faites-vous du kayak ? Cela fait 16 ans que je pratique cette discipline et cela fait particulièrement 3 ans que je prépare cet objectif des Jeux olympiques. Cela fait 3 ans également que je fais partie du projet des sportifs de haut niveau. Comment vous vous êtes qualifiée aux JO ? J'ai participé au Championnat du monde en 2011 en Slovaquie. Puis suite à cela, j'ai eu droit à une participation au championnat d'Afrique 2012 en Afrique du Sud. Il fallait que je gagne. Je suis partie et j'ai gagné mon quota donc je suis qualifiée en tant que championne d'Afrique. C'est pour cela que j'ai été sélectionnée aux Jeux olympiques. Êtes-vous la seule Africaine qualifiée ? A être sélectionnée aux Jeux olympiques, oui, je suis la seule Africaine. Nous étions à peu près -garçons et filles- une dizaine de nations. Nous étions trois filles potentiellement qualifiables à ces Jeux olympiques de Londres, donc il fallait impérativement être la première. Combien de qualifiés vont partir pour Londres ? Une seule femme sur toute l'Afrique s'est qualifiée dans le kayak Slalom, une seule femme et un seul homme. En fait, nous sommes maintenant trois, puisqu'il y a un homme, un Togolais, qui a été repêché. Il avait obtenu une démaille olympique à lors des derniers JO de Pékin. Donc, nous serons une femme et deux hommes. Et je suis la seule Marocaine. Vous entraînez-vous au Maroc ? Je m'entraîne en France. Je vis en France mais je reviens régulièrement au Maroc parce que j'ai toute la famille de mon père ici. Au pays, le kayak commence un petit peu à se développer mais plutôt au niveau de la course en ligne, parce qu'il y a deux disciplines : le slalom et la course en ligne. Le fait d'être qualifiée dans le slalom pourrait permettre aussi d'engager la pratique du slalom au Maroc. C'est une grande fierté aussi. Qu'est-ce qui est le plus difficile, le slalom ou la course en ligne ? Dans un sport de haut niveau, tout est difficile. Autant d'entraînement et de travail. Je m'entraîne deux fois par jour (quatre heures par jour à peu près). Dans les grosses semaines, cela fait beaucoup d'entraînements. Nous travaillons les deux côtés, pratique et physique. Nous complétons le côté technique sur l'eau par du physique, soit en musculation ou du footing. Là où je suis, j'ai la chance de faire du ski, puisque je n'habite pas très loin des montagnes en France. Je complète par le ski de fond et le vélo. A partir de janvier – février, il faut monter beaucoup sur l'eau et faire du spécifique pour se mettre en condition pour la compétition. Que pensez-vous du kayak au Maroc ? Il y a beaucoup de jeunes au Maroc, et je pense qu'il y a un fort potentiel au niveau du public. Je crois que les jeunes sont motivés et ont beaucoup de volonté. Je pense qu'au niveau de la motivation c'est intéressant. Ensuite, au niveau des moyens, il va falloir s'engager plus pour développer ce sport. Est-il coûteux de faire du kayak ? Oui, c'est assez coûteux. Pour avoir un ordre d'idée, un bateau de compétition en slalom coûte quelque 1 900 euros. * Tweet * * *