La 5e conférence du Forum sur la coopération sino-africaine s'est ouverte à Pékin, hier. La Chine a annoncé un doublement à 20 milliards de dollars de ses crédits à l'Afrique. Hu Jintao, le président chinois lors de la cérémonie d'ouverture de la 5ème conférence sur la coopération sino-africaine hier à Pékin. « Consolider les acquis et ouvrir de nouvelles perspectives au nouveau partenariat stratégique sino-africain », c'est le thème choisi pour la 5e conférence ministérielle sur la coopération entre l Chine et le continent africain. Cette grande rencontre à laquelle a pris part une très forte délégation africaine marque l'intensité des relations entre l'Empire du milieu et l'Afrique. Parmi les nombreux invités de marques on peut citer le président en exercice de l'Union Africaine, le Béninois Yayi Boni, Saad Dine El Otmani, ministre marocain des Affaires étrangères et bien d'autres représentants africains. Matières premières L'objectif de ce forum est notamment d'évaluer la mise en œuvre du suivi de la quatrième conférence de 2009 tenu à en Egypte, d'explorer les moyens permettant d'approfondir le nouveau partenariat stratégique pour faire avancer le développement des relations sino-africaines et d'identifier les domaines prioritaires de la coopération et les grandes mesures pour les trois ans à venir. Cette rencontre entre les dirigeants chinois et africaines se veut également une plate-forme permettant d'échanger les points de vue sur les problèmes internationaux et régionaux d'importance majeure pour mieux préserver et élargir les intérêts communs. Et comme à son habitude, la Chine n'a pas fait dans la demi mesure. Hier, Hu Jintao, le président chinois a annoncé, en présence de son homologue sud-africain Jacob Zuma, du président du Bénin et de l'Union africaine Boni Yayi ainsi que du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à l'ouverture de la conférence un doublement à 20 milliards de dollars de ses crédits à l'Afrique. « Les destinées de la Chine et de l'Afrique sont étroitement liées, et leur amitié est profondément ancrée dans les peuples chinois et africains. La Chine soutient avec sincérité les pays africains engagés sur une voie de développement qui leur est propre et leur capacité à se développer de façon indépendante », a assuré le président chinois dans son discours d'ouverture. Hu Jintao a également fait savoir que son pays va augmenter son aide à l'Afrique, assurer la formation de 30000 personnes, offrir des bourses à 18000 étudiants et envoyer pas moins de 1500 personnels médicaux sur le continent. Cependant, d'aucuns ont encore du mal à cerner les vraies intentions de l'Empire du milieu sur le continent africain. Mais en tout cas, pour Mohamed Chater, chef département Economie et Finances à l'Institut National de Statistique et d'Economie Appliquées(INSEA), joint par Le Soir Echos, ces investissements chinois en Afrique sont tous sauf de la philanthropie. « L'Afrique représente aujourd'hui une niche de croissance. La Chine veut donc une assurance pour l'avenir de ses industries à travers les matières premières du continent. C'est une coopération commerciale », explique-t-il. « Est-ce que la Chine délocalise ses entreprises en Afrique ? Est-ce que le continent profite des IDE de la Chine ? (NDLR :Investissement Direct Etranger) », s'interroge Mohamed Chater. « Les Chinois veulent juste venir nous vendre leur produits finis et cela ne soutient pas notre développement », poursuit-il. Toutefois, le chef du département Economie et Finance s de l'INSEA reconnaît que la coopération avec la Chine est un partenariat qui pourrait bénéficier à l'Afrique à condition qu'elle puisse également exporter ses produits convenablement sur le marché chinois. Mais de quels produits ? Là est la vraie question », conclut Mohamed Chater. . * Tweet * * *