La première école d'été sur les rapports sociaux de sexe se déroule à Rabat du 2 au 6 juillet. Plusieurs étudiants de la région MENA, mais aussi de France, de Belgique et du Canada, participent aux travaux sur le thème de l'égalité de genre dans les réformes et les révolutions de la région MENA. Photo du panel sur « l'égalité de genre et citoyenneté à l'aune des droits socioéconomiques et de la santé ». Cette semaine, Rabat a témoigné un goût prononcé pour les thématiques de société. La capitale accueille en effet simultanément, du 2 au 6 juillet, deux grands colloques internationaux tout aussi enrichissants l'un de l'autre. Parallèlement au 19e congrès international des sociologues de langue française se déroule, au sein de l'université Mohammed V Agdal cette fois, la première édition de l'école d'été sur les rapports sociaux de sexe. Discussions en toute intimité Après la traditionnelle séance inaugurale où les officiels ont eu le loisir de faire leurs discours et de distribuer les remerciements, place aux choses sérieuses ! C'est dans une petite salle de cours aux tables disposées en U qu'ont lieu les discussions. En toute intimité. Etudiants en sciences sociales et humaines venus de divers horizons, géographique et de recherche, écoutent attentivement les panélistes intervenant sur divers sujets avant d'apporter leur grain de sel grâce aux débats. « Par-delà la forte implication des femmes dans les manifestations, réseaux sociaux et blogs, il importe d'examiner comment celles-ci peuvent mettre à profit les transformations actuelles pour atteindre l'égalité de genre dans la région », détaillent les organisateurs pour expliquer la portée de cette école d'été. Un programme de l'IRD Une pleine démocratie passe en effet par la femme. Par le respect des ses droits, économiques et sociaux, par un accès au monde du travail dans de bonnes conditions, ainsi que par un changement de certaines pratiques coutumières et traditionnelles qui vont à l'encontre de son émancipation. Autant de sujets qui seront finement décortiqués durant cette semaine. Cette école d'été s'inscrit dans le cadre du programme de recherche « Travail, femmes et villes du Maghreb » (TRAFEMVIL). Lancé en janvier 2012 avec l'appui de l'Institut de recherche pour le développement (IRD), il vise à inciter les collaborations entre diverses universités du Maroc, de France et du Canada. La parole aux étudiants Aly Ndao Je suis étudiant dans le master « genre, société et culture », à la faculté Aïn Chok de Casablanca. Le colloque n'est pas vraiment lié à mon sujet de mémoire, puisque je travaille sur l'acquisition de la langue chez les filles et les garçons. Mais ce type de conférences nous aide, nous étudiants, à mieux aborder les cours que nous aurons l'année prochaine. C'est d'autant plus intéressant que ça concerne l'Afrique du Nord, et en tant que subsaharien, cette région m'intéresse beaucoup. Hanieh Ziaei Je suis doctorante en co-tutelle, entre l'Université d'Ottawa et l'université Paris Diderot. Ma recherche porte sur la relation entre l'art et la politique. Je m'intéresse beaucoup à un concept qui se nomme la « résistance créative », et en l'occurrence à la résistance créative des femmes iraniennes. Il s'agit de voir comment elles utilisent l'art pour pouvoir s'exprimer et résister. Je suis contente de rencontrer des chercheurs marocains parce que c'est important de voir comment, par rapport au monde arabo-musulman, ils travaillent dans le domaine des sciences sociales. Ceci permet de comparer les méthodes de travail et les approches d'analyse. On peut trouver des similitudes, mais aussi des différences qui peuvent être elles-aussi très enrichissantes. Sarah Murru Je suis future doctorante à l'université libre de Bruxelles (Belgique), sur des questions liées à la résistance des femmes face au patriarcat, et particulièrement dans les pas d'Afrique du Nord. Je suis là pour écouter, me plonger un peu dans le terrain, voir ce qui se dit et ce qui se fait. Meriem Raki Je suis en 1ère année de doctorat à Casablanca, et je travaille sur le thème de la carrière des femmes dans les entreprises au Maroc, et plus particulièrement sur leur évolution professionnelle, en me focalisant sur le secteur privé. Je vais aborder la question sous un angle de psychologie sociale, pour voir notamment quelle image renvoient les femmes dans l'entreprise. C'est intéressant de pouvoir échanger avec les autres chercheurs ainsi que les enseignants, sur leurs travaux et les perspectives de recherche. On se rend compte que certaines personnes travaillent sur les mêmes thèmes, donc ça permet de creuser la question sous un autre angle. * Tweet * * *