Le 7e Forum d'investissement et de coopération entrepreneuriale Espagne-Maroc a ouvert ses portes hier à Casablanca. Et c'est le secteur de l'énergie qui attise la convoitise des hommes d'affaires espagnols au vu du déficit énergétique enregistré et de la forte dépendance aux marchés étrangers en matière d'approvisionnement énergétique. La présence du prince Felipe de Bourbon en dit long sur la stratégie ibérique d'internationalisation en Afrique. Si un secteur attire le plus les hommes d'affaires espagnols c'est bel et bien celui des énergies. « C'est le secteur énergétique qui intéresse le plus les entreprises espagnoles en visite aujourd'hui au Maroc », affirme le ministre Abdelkader Amara, ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, à l'occasion de l'inauguration du 7e Forum d'investissement et de coopération entrepreneuriale Espagne-Maroc, hier à Casablanca. L'intérêt grandiose que portent nos voisins du nord à une telle activité s'explique par le déficit énergétique enregistré et de leur forte dépendance aux marchés étrangers en matière d'approvisionnement énergétique. Comme l'a expliqué d'ailleurs José Manuel Soria, ministre espagnol de l'Industrie,de l'énergie et du tourisme. Le gouvernement en collaboration avec les Îles Canaries est en train de préparer tout un dispositif de mesures afin de réduire la facture mais aussi le coût énergétique. À noter que l'Espagne importe de l'énergie électrique en provenance du Maroc. Manuel Soria annonce que le 7e Forum d'investissement et de coopération entrepreneuriale Espagne-Maroc se veut une rencontre préparatoire au Sommet de haut niveau étatique prévu pour le mois de septembre 2012. À l'initiative de l'Institut espagnol du commerce extérieur (ICEX), le 7e Forum connaît la participation de plus de 45 entreprises représentant les secteurs de l'agro-industrie, l'énergie, l'électrique, la logistique et le traitement des eaux. Ce rendez-vous d'affaires auquel a pris part le prince Felipe de Bourbon témoigne des opportunités d'investissements dont recèle notre économie, en plein essor. Cette présence de haut niveau en dit long sur la stratégie ibérique d'internationalisation, plaçant le Maroc parmi les destinations les plus importantes en termes d'investissements extérieurs. La visite princière tombe à point nommé. En plus du contexte de récession dans lequel plonge notre partenaire stratégique, les nouvelles donnes géo-économiques et géostratégiques régionales pèsent également de tout leur poids. Les indices de la découverte de pétrole entre le Maroc et les îles Canaries en est une illustration. Le choix du Maroc n'est pas fortuit d'ailleurs. Car comme le précise Amara, « l'Espagne représente un cas d'école pour nous ». Mis à part les liens historiques et géographiques, le pays de Don Quichotte de la Mancha est notre deuxième partenaire commercial juste après la France. Les exportations vers le marché ibérique ont totalisé plus de 30 milliards de dirhams à fin 2011, selon Amara. Ajoutant que le total des investissements directs espagnols a flirté avec le 1,6 milliard de dirhams en 2011. Pour rappel, notre pays est classé première destination africaine aussi bien des investissements que des exportations espagnoles. Aux yeux de Pedro Castanheira, directeur exécutif du Centre régional Portugal et Afrique, le Maroc regorge d'un potentiel de croissance assez significatif et ce malgré le contexte de crise. Ce dernier a confié qu'un bureau de représentation sera ouvert prochainement. Castanheira qui occupe aussi le poste de patron de ThyssenKrupp-elevadores, spécialiste des ascenseurs et escaliers mécaniques, affirme que son entreprise, employant plus de 40 personnes, qui opère au Maroc depuis 3 ans enregistre une évolution notable de son activité sur un marché qualifié des plus stables de la région MENA. Chiffres clés Maroc-Espagne Recettes MRE : 6,3 milliards de dirhams, soit une hausse de 10,7 % entre 2010 et 2011. Exportations : 25,2 contre 31,6 milliards de dirhams en 2011. Importations : 31,6 au lieu de 39,1 milliards de dirhams en 2011. Transferts sociaux : pensions et allocations familiales : 17,6 millions de dirhams dons et secours : 113,4 millions de dirhams Recettes au titre des IDE : 1,8 milliards de dirhams contre 1,5 en 2011, soit une baisse de 18,5 % Dépenses au titre des IDE : 11,3 milliards contre 1,9 , soit une chute de 82,6 % Dépenses au titre des ID marocains en Espagne : 19 millions contre 148,8 millions de dirhams en 2011