Aujourd'hui, plus de 300 000 candidats vont entamer le marathon du baccalauréat qui s'achèvera jeudi. L'an dernier sur les 380 000 élèves, 47,4 % ont obtenu le fameux sésame censé ouvrir les portes de l'enseignement supérieur. Nul doute que la proportion sera sensiblement la même pour le cru 2012. Il serait aisé de parler de succès ou d'échec, mais il serait peut-être plus urgent de parler des réformes scolaires indispensables. Chaque année, ce sont environ 300 000 enfants qui quittent le système scolaire sans aucun diplôme et souvent dans un état proche de l'illétrisme qui engendre de graves problèmes d'insertion sociale et un sérieux frein à l'employabilité. Sans parler de la bombe à retardement que représentent les quantités de jeunes sans perspective d'avenir, livrés aux tentations les plus variées. Le chef du gouvernement a déclaré vouloir l'amélioration de la compétitivité du Maroc sur la scène internationale, en restructurant le secteur de l'éducation. Il existe un programme contre l'abandon scolaire, « tayssir » en parallèle avec l'intervention de diverses fondations privées qui aident les plus démunis à rester dans le système scolaire. Il existe toute une panoplie de mesures, parfois concurrentes, parfois ignorées qui si elles étaient mises en commun amélioreraient grandement les statistiques scolaires nationales. Avec environ 10%, tous niveaux confondus, celles et ceux qui fréquentent l'enseignement privé ne représentent qu'une infime partie des générations futures qui ont besoin, tout comme leurs concitoyens de l'école publique d'un cadre sérieux, d'une planification en ressources pour éviter l'engorgement de filières inutiles et d'un sérieux effort sur la qualité de ce qui est transmis. Le rôle de l'école publique, du primaire à l'enseignement supérieur est primordial. C'est sur ses bancs que la majorité de nos enfants acquièrent les bases de la citoyenneté, les règles de vie en commun et le bagage technique qui leur servira à trouver un emploi et par conséquent une place dans la société. L'effort d'amener le plus grand nombre au bac, ne doit pas se faire au détriment de la qualité. Comme il doit s'inscrire dans le cadre d'une projection par rapport aux métiers d'avenirs et des besoins du pays.