Le Maroc a célébré, pour la première fois, la Journée internationale des archives le 9 juin dernier. Jamaa Baida, directeur des archives du Maroc revient pour Le Soir échos sur cette première célébration. Jamaa Baida, directeur des archives du Maroc. Parlez-nous du séminaire organisé samedi par la Direction des archives du Maroc pour commémorer la Journée internationale des archives célébrée le 9 juin de chaque année. D'abord c'est une première au Maroc. Nous n'avons jamais commémoré auparavant la Journée internationale des archives, célébrée par de nombreux pays à travers le monde, le 9 juin de chaque année. Et c'est d'ailleurs quelque peu inadmissible pour un pays comme le nôtre. C'est en 2008 que le monde a commencé à célébrer cette journée après les recommandations du Conseil international des archives en 2007 au Québec. Le Maroc se devait donc de commémorer le 9 juin pour rejoindre le groupe de ceux qui le font déjà. Quelles sont les raisons qui vous ont motivé à organiser ce séminaire en vue de la célébration de cette journée internationale ? La célébration n'aurait pas de sens sans une finalité. Ce séminaire que nous avons organisé à l'Ecole des sciences de l'information avec la collaboration le Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), pour célébrer pour la première fois cette journée au Maroc, était un prétexte pour promouvoir le secteur des archives délaissé depuis l'indépendance du Maroc. Et compte-tenu des enjeux actuels, nous avons choisi le thème de la régionalisation avancée. Quelle gestion des archives au Maroc à l'horizon de la régionalisation avancée ?, était le thème qui a occupé nos discussions. C'est important car il était temps de choisir un moment pour les professionnels du secteur, en vue de mener une sérieuse réflexion sur la gestion de nos archives régionales et nationales. Je suis content puisque la salle comptait pas moins de 200 personnes venues assister aux débats à l'ESI, le 9 juin dernier, pour aussi partager leurs avis sur la question. Cette rencontre exploratoire a été une sorte de brainstorming qui a permis de soulever de nombreuses interpellations. Quel appel lancez-vous aux autorités ? Je pense que le gouvernement doit prendre conscience de l'importance que représentent les archives pour notre pays. J'ai déjà fait parvenir au chef du gouvernement une lettre dans laquelle la Direction des archives du Maroc, que je dirige, a nuancé ses différentes doléances. Il faut aujourd'hui que les législateurs et le gouvernement donnent plus de valeur aux archives dans les différents textes de lois et autres. Nos suggestions ont été dans le sens de la création d'un Conseil supérieur des archives qui serait présidé par le Premier ministre lui-même permettant ainsi de prendre les décisions importantes qui s'imposent. À notre niveau, l'organisme que je dirige n'a pas les moyens nécessaires pour prendre toutes les décisions. J'appelle donc le gouvernement à nous donner plus de moyens. * Tweet * * *