L'accident ferroviaire de Benguérir a été au centre de la séance des questions orales du lundi 28 mai à la Chambre des représentants. Le ministre de l'Equipement et du transport, Aziz Rabbah, promet une solution de toute urgence. Aziz Rabbah a promis d'éliminer tous les passages à niveau non gardés et d'en faire une priorité dans le programme d'investissement de l'ONCF. 419 passages à niveau non gardés. C'est le ministre de l'Equipement et du transport, Aziz Rabbah, qui annonce ce chiffre à la séance hebdomadaire des questions orales du lundi 28 mai à la Chambre des représentants. Interrogé par les députés sur les moyens de circonscrire le danger que représentent ces passages à niveau non gardés, ayant été à l'origine du terrible accident ferroviaire entre les gares de Benguérir et Skhour, où quatre écoliers ont trouvé la mort, il y a une semaine après la collision d'un minibus de transport scolaire et d'un train assurant la liaison Marrakech-Casablanca-Fès, le ministre s'est montré prêt à agir. Plus de passages à niveau non gardés « Nous comptons retarder d'autres projets pour résoudre en priorité ce problème où il est question de vies humaines. Nous avons tenu plusieurs réunions à ce propos avec les responsables concernés », déclare-t-il aux députés, leur promettant ainsi une solution dans les plus brefs délais. Et « cette solution » sera de parvenir à éliminer progressivement tous ces passages non gardés. C'est, en effet, vers cette option (unique) que se dirige l'Office national des chemins de fer (ONCF) en réponse à l'appel des familles des victimes, habitants la commune Oulad Hassoune, dans le nord de Benguérir. L'ONCF annonce, à l'occasion, avoir d'ores et déjà mené une réflexion sur ce problème en mettant au point une stratégie et un plan complémentaires pour qu'il n'y ait plus de passages à niveau non gardés. À présent, le temps est venu d'accélérer la mise en œuvre de cet objectif. Et pour cause, les accidents se multiplient d'année en année. Facteur humain « Nous perdons énormément de vies en raison des accidents ferroviaires et des travaux publics », indique Rabbah reconnaissant que le facteur humain y est pour beaucoup. « Nous avons mené une étude au mois de mars dernier sur le respect des signalisations routières aux abords des passages à niveau. Nous avons constaté que 94 % ne respectaient pas le panneau du « Stop » », regrette le ministre, précisant qu'il est impossible de déployer des agents de la police et de la gendarmerie à chaque passage. En 2011, les accidents ferroviaires sur les passages à niveau non gardés ont fauché la vie de 18 personnes, tandis que cette année, 5 autres ont connu le même sort. En moyenne, c'est une centaine de personnes qui perdent la vie, chaque année, fauchées par des trains. « Nous réfléchissons, actuellement, à l'éventualité de créer une agence de sécurité de transport », annonce Rabbah pour qui cette volonté répond au souci d'organiser et de définir les responsabilités en la matière. Chauffeurs ou chauffards Toujours par rapport au facteur humain, les partis de l'opposition estiment que le ministère de l'Education nationale « doit assumer sa part de responsabilité ». L'USFP s'est dit préoccupé par les critères et les conditions d'embauche des chauffeurs pour le transport scolaire. C'est de la qualité des chauffeurs dont se dit inquiet l'USFP, soulignant l'urgence pour le ministère de l'Education nationale d'imposer des cahiers des charges précis et détaillés aux écoles pour ce qui est du transport scolaire. L'accident ferroviaire de Benguérir soulève inéluctablement pour ces députés la question de la sécurité des élèves durant leur transport. D'après le groupe socialiste, « les chauffeurs sont souvent des chauffards », ce qui « exige une remise à niveau du transport scolaire par l'emploi de conducteurs qualifiés, mais également en offrant à ces derniers de meilleures conditions de travail ». Par celles-ci, le groupe socialiste pense que l'idéal serait d'employer deux chauffeurs pour chaque minibus de transport scolaire afin de permettre aux deux de se relayer et d'assumer leur responsabilité du mieux que possible. L'USFP revendique du gouvernement un meilleur contrôle de ce transport scolaire afin de prévenir des drames aussi meurtriers que celui de Benguérir où le chauffeur reste le principal responsable. Pas question de règlement de comptes Il n'a pas hésité à répondre avec virulence à certains partis de l'opposition l'accusant « de ne pas vouloir assumer ses responsabilités ». C'est au cours de la séance des questions orales de la Chambre des représentants, lundi 28 mai, que Aziz Rabbah, ministre de l'Equipement et du transport, a tenu à mettre les points sur les « i ». « La réflexion autour du projet du TGV a commencé en 2002 et c'est le ministère des Finances qui a apposé sa signature sur ce projet en 2006. Alors ce n'est pas parce que ceux qui formaient le gouvernement de l'époque sont passés aujourd'hui vers l'opposition qu'il faut émettre des accusations pour régler des comptes. Nous ne sommes pas ici pour cela et que chacun assume ses responsabilités ! », s'exclame Aziz Rabbah ovationné par son parti, le PJD. * Tweet * * *