Vigon, le soul man et le roi de la vibe a fait trembler le Théâtre Mohammed V, lundi 21 mai, face à un public endiablé, qui n'a cessé de danser, de chanter et de frapper des mains durant plus de deux heures. Le public venu nombreux au Théâtre national Mohammed V a été ébloui par la prestation de Vigon.
L'éternel chanteur marocain, véritable «performer» a assuré un show digne de ses homologues américains avec son orchestre The Dominos et a conquis un public de 7 à 77 ans qui a fait corps avec les titres emblématiques des Rollings Stones, Ottis Redding, Stevie Wonder et autres king du bon son. Un prix rendant hommage à sa carrière lui a été remis par l'association Maroc Cultures. A quelques heures de son concert, il a accepté de nous accorder un entretien. Se dessine un passionné qui vit une nouvelle carrière. Comment êtes-vous venu à la musique ? Par hasard, j'allais souvent dans les bases américaines de Kénitra, Sidi Slimane et Nouacer pour écouter des chansons de blues et de soul, fraîchement débarquées des Etats-Unis. Votre parcours a-t-il été jalonné de rencontres déterminantes ? Oui, la première rencontre est sans nul doute celle avec Michel Jonasz. Il m'a encouragé et m'a hébergé un temps chez lui, à Paris, je devais le suivre lors d'un spectacle et y participer. Bruno de Caucatrix, qui s'occupait des passages de grands chanteurs à l'Olympia a aussi compté : il m'a appelé un jour en me disant, que je pouvais passer en première partie, c'est-à-dire pendant un spectacle, une heure avant l'artiste star de la soirée. Je travaillais alors au Golf Drout, situé à 300 mètres de l'Olympia. Mes rencontres avec les Rollings Stones et Ottis Redding ont aussi été marquantes. Qu'avez-vous ressenti à l'issue de voter première scène ? Une joie immense et je me suis, d'emblée, dis que je pouvais faire mieux que les artistes vedettes de l'époque. Puis les tournées en Province se sont enchaînées. Est-ce chargé d'émotion pour vous, votre concert à Mawazine ? S'agit-il d'une reconnaissance après une période d'absence ? Oui, je suis très heureux à l'idée de vivre un spectacle avec des gens que je connais et d'aller à la rencontre de mon public marocain. Il s'agit vraiment, d'une reconnaissance qui gratifie toutes ces années de musique qui ont été loin d'être faciles. Comment viviez-vous à votre arrivée en France ? Je faisais le mousse des ouvriers qui construisaient les autoroutes et aménageaient les égouts porte de Bagnolet, je leur apportais leurs repas. Et parallèlement à ce métier qui me permettait de vivre, je faisais de la musique le week-end. Et vous faisiez aussi danser tout le Pas-de Calais dans les années 60, en plus de la région parisienne… Oui, je partais en tournée dans le nord de la France, d'ailleurs je vais y retourner en juin prochain. Aujourd'hui, arrivez-vous à vivre de votre art ? J'ai toujours vécu de mon art, qui est l'œuvre d'une vie. J'ai de plus fait vivre ma famille en France et au Maroc. Actuellement, je perçois ma retraite d'intermittent du spectacle, et je continue à travailler et à faire ce que j'aime. Je suis un acharné de travail et je me sens très bien comme ça. Que retenez-vous de l'émission The Voice ? Je prenais un vrai risque, car ça pouvait passer ou casser. J'en retiens une riche expérience. En cinquante ans de carrière, je n'ai jamais pu réaliser ce qui en est ressorti en seulement deux mois. C'est le pouvoir d'audience d'un programme qui a rassemblé neuf millions de téléspectateurs, qui m'a hissé au rang de star. Tout le monde me reconnaît dans la rue aujourd'hui, c'est de la folie ! Justement, avez-vous enregistré un album, comme le prévoyait cette émission pour le gagnant ? Comme le gagnant gagnait un enregistrement d'album chez Universal, avec qui j'ai déjà enregistré, la maison de disques a décidé de sortir un best of de mes meilleurs morceaux, qui s'intitule, « Vigon best of «. Et suite à «The Voice», j'ai eu le soutien de Louis Bertignac, avec qui je vais collaborer prochainement. Serez-vous bientôt sur une autre scène marocaine ? Oui, je serais à Casablanca le 20 juin prochain, à l'esplanade du Mégarama avec l'orchestre The Dominos pour la fête de la musique, car le 21, je fais un show privé. Je devais également participé à Timitar, mais à la dernière minute, j'ai été annulé sans en connaître le raisons. * Tweet * * *