Le Conseil de l'Ordre des avocats de Rabat estime que les véritables concernés par la réforme de la justice ne figurent pas sur la liste des membres de la Haute instance du dialogue nationale. Il revendique l'implication des syndicats des avocats. Mustapha Ramid présidant la première réunion de la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice mardi dernier à Casablanca. Alors que la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice tenait sa première réunion, hier au siège du ministère de la Justice et des libertés, les avocats émettent des réserves. Le Conseil de l'Ordre des avocats de Rabat exprime ses vives inquiétudes constatant « le monopole » des secteurs publics sur ce dialogue où les syndicats des professionnels manquent, selon eux, à l'appel. Une nouvelle brèche C'est à l'issue de sa réunion hebdomadaire de la semaine précédente que le Conseil de l'Ordre des avocats de Rabat a publié un communiqué pour informer l'opinion publique de ses impressions quant à la constitution de la Haute instance du dialogue national sur la réforme de la justice. Il y indique que la présence majoritaire du gouvernement représenté par près de trente membres sur quarante. Ce qui, pour le conseil, représente une violation du principe de la démocratie participative et du choix démocratique contenus dans le premier chapitre de la nouvelle Constitution. Le Conseil de l'Ordre dit craindre le prolongement des expériences passées que le ministère de tutelle a conduit sans pour autant aboutir aux résultats escomptés. « Notre pays stagne dans la recherche du renouement du même dialogue national », indique le Conseil dans son communiqué. Et de préciser que les avocats n'ont eu de cesse de revendiquer leur implication dans ce dialogue ainsi que les professionnels représentant les différents métiers de la justice. Le Conseil ajoute que l'implication de l'ensemble dans ce dialogue national remet inéluctablement sur la table l'urgence d'offrir d'abord aux professionnels, juges, greffiers, huissiers et autres, les meilleures conditions de travail. Une place aux syndicats C'est donc une absence incompréhensible des professionnels que le Conseil de l'Ordre des avocats de Rabat décrit dans son communiqué soulignant sa crainte que ce nouveau dialogue soit aussi stérile que les précédents. « Notre réserve est dictée par une citoyenneté responsable », affirme le conseil appelant à « examiner sérieusement la réforme de la justice dans le cadre d'une stratégie nationale intégrant le plus grand nombre de représentants des professionnels du secteur». * Tweet * * *