La conjoncture économique suscite bien d'inquiétudes. Un taux de croissance à seulement 2,2 % au terme du premier trimestre 2012 donne déjà le ton. À l'origine de cette décélération significative, la perte sèche de 11,7 % de la valeur ajoutée agricole, en variation annuelle. La plupart des productions végétales (céréales, légumineuses, cultures sucrières et certaines variétés de l'arboriculture) seraient condamnées à voir leur rendement refluer. Ainsi l'indice des prix à la consommation des céréales non transformées s'est élevé de 7,8 % en glissement annuel. Le tableau de bord des principaux indicateurs économiques clignote orange au terme du premier trimestre 2012. Un signal fort qui, davantage, préfigure un rythme d'évolution du PIB en dessous de la barre de 3 % pour l'année en cours. Déjà à fin mars dernier, la croissance de l'économie nationale aurait ralenti à seulement 2,2 %, selon la dernière note de conjoncture du HCP. À l'origine de cette décélération significative, la perte sèche de 11,7 % de la valeur ajoutée agricole en variation annuelle. Quant au PIB non agricole, il aurait glissé à 4,3 %, après avoir marqué une progression de 5,6%, le trimestre d'avant. Cette contre-performance notable, qui marque une rupture avec la tendance positive des trois dernières années, est à attribuer à la persistance des mauvaises conditions climatiques. En conséquence, le déficit pluviométrique observé se serait accompagné d'un déficit commercial agricole. Les effets d'une telle déconvenue se font déjà sentir. Au terme des trois premiers mois 2012, l'agriculture pointe en tête de liste des activités les plus sinistrées en matière de destruction d'emplois, avec 157 000 postes supprimés. Pis, la plupart des productions végétales (céréales, légumineuses, cultures sucrières et certaines variétés de l'arboriculture) seraient condamnées à voir leur rendement refluer. Ce qui ne manquerait pas d'impacter à la hausse aussi bien les prix à la consommation que l'offre locale. Ainsi l'indice des prix à la consommation des céréales non transformées s'est élevé de 7,8 % en glissement annuel. Toujours selon l'institution officielle, les exportations d'agrumes et des primeurs se sont contractées de 16 et 2 %, respectivement, entre les deux premiers mois de l'année en cours et celle d'avant. L'inflation pourrait s'accentuer Dans la foulée de ce contexte d'incertitude, l'enclenchement de la spirale inflationniste demeure fort probable. C'est ce qui explique en quelque sorte le jeu de scénario établi par Lahlimi , patron du HCP, anticipant un taux d'inflation de l'ordre de 2,5 % pour cette année. Déjà les prix à la consommation ont subi un redressement à la hausse de 0,6 %, à fin mars, en variation annuelle, après avoir marqué une courbe ascendante au 4e trimestre 2011. Cette correction à la hausse s'explique doublement : une hausse de 1,4 % des prix alimentaires, conjuguée à un retour progressif de ceux des produits non alimentaires à leur tendance haussière. L'augmentation prévue des prix alimentaires en ligne aussi avec le renchérissement des cours des matières premières sur la marché mondial ne passerait pas sans laisser d'impact aussi bien sur le pouvoir d'achat des ménages – et donc de la demande interne – que sur la capacité de la politique budgétaire et monétaire à soutenir cette demande. Dans ce contexte, on n'a rien à envier au gouvernement Benkirane. Même les hausses salariales prévues au titre de la loi de Finances 2011 ne vont rien aménager. Au titre du premier trimestre, le rythme de la croissance de la consommation des ménages aurait ralenti. « Globalement, la consommation finale domestique aurait progressé de 1,9 % au premier trimestre contre une hausse de 8,4 % au 4e trimestre », note-t-on. La décélération de la demande intérieure se fait également sentir au niveau de l'effort d'investissement, comme l'atteste, le tassement de l'investissement industriel affiché. Pour preuve, le ralentissement de l'encours des crédits à l'équipement qui s'est situé à 2,3 % de croissance seulement sur la même période de référence (cf. www.le soir-erchos.com). Plus encore, le rythme d'évolution de la formation brute de capital fixe (FBCF) se serait fixé à 4,2 % au lieu d'une performance de 12,6 % en glissement trimestriel. En somme, qui dit ralentissement de la machine économique dit tensions sur les liquidités bancaires. « C'est ainsi que la situation de sous-liquidité marquant le système bancaire, depuis trois années, n'est pas près de s'améliorer à court terme ; les tensions y afférentes persisteraient », peut-on lire. Poursuite de l'amélioration BTP et Energie « Les activités du BTP auraient poursuivi, au début de 2012, leur raffermissement conjoncturel, enclenché à la mi-2011. L'indicateur synthétique de conjoncture, résumant les appréciations des chefs d'entreprises enquêtés, aurait progressé de 0,2 point par rapport à son niveau atteint au dernier trimestre 2011. Compte tenu de ces considérations, des progressions annuelles de la valeur ajoutée du BTP de 6 % et 6,5 %, respectivement seraient attendues, pour les premier et deuxième trimestres 2012 (…) Par ailleurs, la valeur ajoutée énergétique est restée dynamique au début de 2012, affichant une hausse de 8,6 %, contre 9,3 % au quatrième trimestre 2011, en glissements annuels », selon le HCP. * Tweet * * *