Un chiffre d'affaires en repli, telle était la conséquence du désengagement des Eaux minérales d'Oulmès de son unité de production de sodas au profit du Groupe indien RJ Corp, contre la somme de 100 millions de dollars (180 millions DH). Le recul du chiffre d'affaires de la filiale d'Holmarcom est de l'ordre de 9,5 % établissant les revenus à 1,1 milliard de dirhams contre 1,216 milliard de dirhams en 2010, alors que les analystes de BMCE Capital Bourse tablaient sur des revenus de l'ordre de 1,142 milliard de dirhams. Une stratégie de recentrage a priori bénéfique En dépit du fléchissement des revenus et du résultat net des Eaux minérales d'Oulmès suite à son désengagement de l'activité sodas, les analystes de BMCE Capital Bourse estiment que « cette stratégie de recentrage est a priori bénéfique ». En effet, l'activité « eau » est à plus forte valeur ajoutée que l'activité « sodas». En témoigne la progression de 10,8 % des revenus des ventes des produits « eau » , dont une partie réalisée par le site de Tan-Tan, qui a démarré ses activités en janvier 2011. En revanche, le résultat d'exploitation ressort à 52 millions de dirhams, contre 43 millions de dirhams en 2010, soit une croissance de 21 %. Et ce, malgré la poursuite de la flambée de cours des matières premières notamment le PET, un plastique de type polyester saturé dont le prix s'est accru en moyenne de 22 % entre 2010 et 2011. Mais une capacité bénéficiaire qui s'effrite Par conséquent, « la marge opérationnelle gagne 1,2 point à 4,7 % », soulignent les analystes de BMCE Capital Bourse. De son côté la capacité bénéficiaire s'effrite de près de 77,7 % à 24 millions de dirhams, suite à la non-récurrence du résultat exceptionnel relatif à la cession de l'activité boissons gazeuses, y compris l'unité industrielle, à Varun Beverages Morocco, filiale du Groupe RJ Corp. De ce fait, la marge nette perd 6,6 points à 2,2 %. Dans ce contexte, le Conseil d'administration entend proposer, à la prochaine assemblée générale ordinaire, qui se tiendra le 24 mai prochain, la distribution d'un dividende unitaire de 12 DH (contre 60 DH en 2010). Le titre Oulmès recommandé à la vente Sur le plan des perspectives et en dépit d'un contexte économique difficile, la société compte réaliser une progression de ses réalisations commerciales, tout en prenant des mesures adéquates pour compenser au mieux la hausse des prix de matières à travers la consolidation de son leadership sur le segment eau à l'échelle nationale, notamment via le renforcement du taux de pénétration de Aïn Atlas. Cette eau de source, qui se positionne dans une gamme intermédiaire entre son eau pretium Sidi Ali (minérale) et celle de Bahia (de table). « La société cherche ainsi à tirer amplement profit du potentiel offert par cette branche, notamment grâce au format familial de 5 litres », soulignent les analystes. Malgré ces appréciations positives de la stratégie de la filiale d'Holmarcom, BMCE Capital Bourse recommande aux investisseurs de vendre cette valeur en raison d'une révision à la baisse du cours cible à 524 DH, contre une valorisation initiale de 576 DH alors qu'elle cote aujourd'hui aux alentours de 585 DH. Un fonds de roulement dans le rouge Oulmès voit son fonds de roulement basculer au rouge, à -173,2 millions de dirhams contre 74,1 millions de dirhams en 2010. Cette situation s'explique principalement par la baisse des ressources stables de 19,5 % à 534,5 millions de dirhams, suite au remboursement partiel des dettes de financement à 88,6 millions de dirhams contre 124,2 millions de dirhams en 2010 et au repli de la capacité bénéficiaire à 24,5 millions de dirhams, couplé à la hausse de l'actif immobilisé de 19,9 % à 707,9 millions de dirhams. En effet, les investissements de la société se retrouvent retranscrits à travers l'accroissement des constructions (+58,3% à 176,9 millions de dirhams) et des installations techniques, matériel et outillage (+77,2% à 444,8 millions de dirhams), probablement en lien avec le site de Tan-Tan.