Le secteur du textile passe par un trou d'air. C'est du moins ce qui ressort des résultats de la 7e édition du Baromètre de la compétitivité des PME accompagnées par l'Agence nationale pour la promotion de la petite et moyenne entreprise (ANPME). Réalisé par le cabinet d'étude Sunergia, le baromètre montre que le secteur du textile « enregistre les moins bonnes performances, avec des notes généralement inférieures » aux autres secteurs tels que l'agroalimentaire, l'industrie métallique et mécanique, l'électrique et l'électronique et, enfin, le nouveau secteur agrégé ajouté à cette édition : le BTP, transport et commerce. Présentée mardi à Casablanca, l'enquête ayant porté sur un échantillon de 230 entreprises, dont 150 bénéficiant de l'appui de l'ANPME (groupe expérimental) et 80 entreprises n'ayant jamais été accompagnées (groupe de contrôle), laisse croire que le bout du tunnel pour les textiliens n'est pas encore en vue, comme le prouve clairement la quasi-totalité des critères (évolution des affaires pour l'année prochaine, avec un score de 3,67 sur 5, évolution du marché local (3,89) et celle du marché international (3,86). À noter que ce revirement de tendance pour cette activité des plus pourvoyeuses d'emplois, avec un PIB industriel de plus de 25%, est observé et ce, malgré les efforts de développement et de promotion économique de l'ANPME ayant profité le plus aux secteurs sondés. L'image véhiculée par l'ANPME L'état de fait constaté renseigne ainsi sur l'image de marque de l'institution de Latifa Chihabi. A la question « Quelle note de 1 à 5 donneriez-vous aux différentes caractéristiques de l'image véhiculée par l'ANPME ? », les chefs d'entreprises interviewés ont répondu que « l'efficacité, la performance et le dynamisme sont un peu moins bien notés ». Et si une conclusion potentiellement riche a été tirée de ce sondage, c'est que « L'ANPME devra adapter ses programmes d'accompagnement, afin qu'ils répondent, au mieux, aux besoins des entreprises », prône Francis Schmitt, DG du groupe Sunergia. Mais qu'entend-t-on par besoins ? Puisque le cabinet d'étude s'est montré très réservé sur cette question et préfère parler plutôt d'attentes. « Moi, je ne suis qu'un prestataire de services », lance le DG. L'on comprend parfaitement ce clin d'œil. Le baromètre n'a pas échappé non plus aux feux des critiques des experts présents. À la clé, et à commencer par la taille de l'échantillon, « l'idéal est d'avoir un échantillon plus grand », reconnaît Chihabi. S'en suivent d'autres avis négatifs portant sur le listing des critères qui reste peu exhaustif en non représentatif. L'ANPME, il faut le dire, n'est pas en mesure de résoudre toutes les montagnes de problèmes dont pâtit le tissu entrepreneurial national. Pour bien comprendre cette idée, il suffit de s'enquérir des actions prioritaires planifiées par les entreprises sondées. En effet, 58% d'entre elles s'attendent à une amélioration de la qualité de leurs produits actuels. Plus encore, 53% de l'échantillon envisagent l'optimisation des procédés de leur production. Jusque-là, ces actions envisagées restent légitimes. Toutefois, et au vu d'autres attentes comme le développement de nouveaux produits (44%) et la recherche de nouveaux marchés à l'échelle nationale (30%), il faudrait souligner à ce titre que les entreprises sont invitées à compter sur elles-mêmes. Quoique la mission de l'agence est par essence d'améliorer la compétitivité des PME. C'est l'idée, d'ailleurs, que partage Schmitt : « continuer à aider et ne pas délaisser ces entreprises ».