Près de 5 550 entreprises ont procédé à une augmentation de capital en 2010, soit une fréquence mensuelle de 463 augmentations. C'est le résultat d'une étude réalisée par Inforisk, filiale de Finacess Group, et publiée dans sa dernière lettre d'information. Cette étude montre également que la structure des augmentations de capital par taille d'entreprise reflète celle du tissu économique national. On peut en effet observer que les PME-TPE forment la très grande majorité de cet échantillon. La très petite entreprise (moins de 3 millions de DH de CA), acteur majeur de l'économie marocaine, constitue plus de la moitié de cet échantillon avec 55,69 %, suivi par la PME (un CA compris entre 3 et 175 millions de DH) avec un taux de 42,44 %. Au cours de son existence, une entreprise peut recourir à plusieurs types de financement, à savoir l'autofinancement, l'endettement, ou l'augmentation de capital. A quoi servent ces augmentations de capital ? L'augmentation de capital est une opération par laquelle une société augmente ses fonds propres par incorporation de réserves ou par émission d'actions nouvelles. Cela lui permet de financer des projets d'investissements ou de se lancer dans de nouvelles orientations stratégiques (rachat d'un concurrent, conquête de nouveaux marchés…). Une question revient toutefois avec force : « Ces augmentations de capital ont-elles servi à financer de nouveaux projets d'investissement et améliorer la croissance de ces entreprises ou à renflouer les comptes (capitaux propres) suite à des difficultés ? ». L'étude répond, justement, à la question. Infoscore, filiale spécialisé dans le scoring, a en effet recensé les sociétés qui ont procédé à une augmentation de capital en les répartissant par tranche de score. Les résultats montrent que près des deux tiers de ces entreprises affichent une santé financière saine (bon indice Infoscore). En ce qui concerne la tranche de score de 1-7 et qui représente les entreprises à risque de défaillance élevé, on peut penser qu'en l'absence de confiance des banques, l'augmentation de capital représente l'alternative pour sauver l'entreprise. Mais « cette situation reste toutefois relativement limitée (14,29 % de la population) », arguent les analystes d'inforisk. Unique issue des TPE Par ailleurs, l'analyse de la structure des entreprises, ayant procédé à une augmentation de capital et affichant une santé financière saine, fait ressortir une tendance davantage accentuée pour les grandes entreprises et les PME. En effet, la part des entreprises ayant un indice Inforscore compris entre 14 et 20 (bon score) s'élève à 75,34 % pour les grandes entreprises et 74,52 % pour les PME. S'agissant de la TPE, les résultats ne montrent plus la très large concentration dans le segment 14-20. Le taux des entreprises de type TPE, ayant procédé à une augmentation de capital et affichant un bon score, ne représente pour cette catégorie que 45,7 %. Les autres segments connaissent une population plus importante. Ainsi, le nombre d'augmentations de capital pour la tranche de score 1-7 (mauvais score) s'élève à 34,5 %, alors que pour la grande entreprise et la PME, il ressort respectivement à 11 % et 13 %. A la lumière des ces éléments, on comprend aisément que la majorité des TPE, représentant la part la plus importante des entreprises ayant fait appel à l'augmentation de capital, ne pouvaient guère bénéficier de crédit bancaire. Elles ont donc fait appel à l'augmentation de capital comme moyen de financement pour assurer le bonne continuité de leurs activités. 674 défaillances au premier semestre 2011 Inforisk s'est également penché, dans son étude, sur les défaillances enregistrées par les entreprises au cours du 1er semestre 2011, afin d'en identifier les causes. Il a été détecté 674 défaillances d'entreprises durant cette période. Concernant l'équilibre financier, le ratio d'autonomie financière a révélé des difficultés de financement permanentes pour ces entreprises. Avec un ratio moyen s'établissant à 96 %, on pourrait penser que l'entreprise, très faiblement endettée, faisait apparaître une autonomie financière excellente. Mais, en y regardont de plus près, on décèle en réalité un problème d'accès au financement bancaire (afin de consolider le financement permanent). D'ailleurs, le faible montant des capitaux propres de ces entreprises le confirme. Un montant largement insuffisant pour assurer le bon fonctionnement de l'activité.