C'est fini. La 28e édition de la coupe d'Afrique des Nations a donné son verdict. La Zambie, qui a éliminé le Sénégal au premier tour et le Ghana en demi-finale est arrivée à bout de la Côte d'Ivoire lors d'une finale bien disputée. Leur coach Hervé Renard, a gagné son pari et a prouvé que seuls le collectif, l'ambition et la volonté ouvrent la voie vers le succès footballistique. La Côte d'Ivoire en revanche a été l'invité malheureux de cette soirée où elle partait favorite. Les coéquipiers de Didier Drogba ont, dès l'entame, été intimidés par les Zambiens, qui se sont vus offrir le premier titre continental de leur histoire, et prouvent finalement que le rapport de force n'est plus pris en considération dans ce genre de compétition. Enjeu Crispées par l'enjeu et gênées par une légère pluie, les deux formations ont laissé de côté ces obstacles en foulant la pelouse et ont commencé cette confrontation en fanfare. Le début de match sera nettement en faveur de la Zambie aidée par un public gabonais nettement acquis à sa cause. Dès la première minute, la Zambie tente sa chance d'ouvrir le score suite au premier corner de la rencontre. Nathan Sinkala hérite d'un ballon en surface de réparation et le détourne sur le champ et en puissance vers le portier ivoirien Barry, qui effectue un superbe arrêt pour cette première grosse alerte. Le pressing et la vivacité des zambiens gêneront les ivoiriens dans leur progression. Les Chipolopolos, sans pression ni complexe, feront le show et enflammeront le public sur les exploits techniques de Katongo et Mayuka. Les Eléphants, passifs durant les trente premières minutes, sortiront de leur coquille pour remettre de l'ordre. Yaya Touré ratera l'ouverture du score après une belle combinaison ponctuée par une jolie talonnade de Didier Drogba, sauf que la touche finale a manqué au joueur du Manchester City. Juste après, la méfiance s'installe dans les deux camps, et le rythme diminuera jusqu'à la fin de la première période. Les deux formations entament la deuxième mi-temps sur cette égalité susceptible de changer à n'importe quel moment. Hommage Lors d'une action menée par Gervinho, le joueur transperce le milieu, entre dans la surface de réparation et se fait bousculer par Isaac Chansa à l'entrée du carré. L'arbitre fait signe de penalty et c'est Drogba qui s'en charge. Malheureusement pour lui, son tir rate totalement le cadre et motive davantage les joueurs zambiens, exaltés par cette nouvelle chance qui s'offrent à eux. A l'entrée des dix dernières minutes du temps réglementaire tout semblera possible. Les zambiens continueront de développer un beau jeu mais sans véritablement réussir à se créer des occasions franches de but, puisque la défense ivoirienne sera une fois de plus à l'honneur. Max Gradel, qui a fait son entrée à l'heure de jeu aurait pu mettre un terme à la rencontre à deux minutes de la fin du temps réglementaire. Le joueur ivoirien hérite d'une balle au milieu de la surface de réparation, met un défenseur dans le vent après une jolie feinte mais son tir frôle le poteau gauche. La Zambie riposte par le biais de Mayuka, qui s'offre un face à face avec le gardien Barry, mais il tarde à mettre la balle au fond des filets après un retour triomphant de Koulo Toure. Après la fin du temps réglementaire, les deux équipes disputent une prolongation, à l'image du match, tendue et intense. Les 22 protagonistes, fébriles et conscients de l'importance du résultat, se neutralisent après 120 minutes de jeu, et passent à la fatidique séance des tirs aux buts. Les zambiens, plus justes et techniques durant le match iront au bout du suspense dans cette séance qui prend un autre virage quand Kolo Touré et Gervinho ratent leurs tentatives. Stoppila Sunzu délivre alors ses coéquipiers après avoir marqué le dernier penalty, et offre un premier sacre africain pour son pays, finaliste malheureux en 1974 et 1994. Les Chipolopolos, ont donc réussi le pari de rendre hommage par la plus belle des manières au même endroit où leurs prédécesseurs de 1993 ont péri dans un crash aérien.