La campagne électorale en vue de la présidentielle du 26 février a débuté, dimanche, sur fond de tensions entre le président sortant Abdoulaye Wade et son opposition. Cette dernière a tenu son premier meeting à Dakar sur la place de l'Obélisque , théâtre il y a quelques jours, d'affrontements entre forces de l'ordre et manifestants. Les huit candidats qui étaient présents à cette rencontre ont vivement réaffirmé leur opposition à la candidature du chef d'Etat sénégalais, candidat à sa propre succession. «Nous irons jusqu'au bout, jusqu'à ce que Wade retire sa candidature, Wade doit partir !», a déclaré, le candidat socialiste Ousmane Dieng Tanor. « Prenez vos responsabilités », a renchéri Youssou N'Dour dont la candidature a été rejetée par le Conseil constitutionnel. L'opposition sénégalaise, malgré ses divergences, veut se montrer unie. «Le combat ne saurait se limiter à la place de l'Obélisque, étendons-le à tout le Sénégal!», a d'ailleurs souligné Macky Sall, le candidat de l'Alliance pour la République(APR). Promesses Abdoulaye Wade, quant à lui, s'est rendu à Mbacké, son fief. «Je viens rendre visite à mon marabout, et lui demander de prier pour moi en vue de l'élection», a-t-il déclaré. Lors de cette sortie dans la ville sainte des Mourides, le président sénégalais a promis, entre autres, de construire une université des métiers pour les jeunes et de garantir la parité aux femmes au sein de toutes les assemblées, s'il est réélu. «J'ai besoin d'un peu de temps pour finaliser mes chantiers. Je veux placer le Sénégal sur la voie de l'émergence», a affirmé le candidat du PDS, le parti au pouvoir, devant la foule. Il a de même tenu à répondre aux propos du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, qui avait ouvertement critiqué la candidature du chef d'Etat sénégalais. «Est-ce que vous trouvez normal qu'un ministre des Affaires étrangères se mêle de la politique d'un pays pour lui dire quoi faire ? Je le réfute», a déclaré Abdoulaye Wade.