Le groupe Inouraz s'envole pour Paris. Aux côtés de Ali Chouhad, cette formation composée de quatre musiciens anime un concert le 4 février au théâtre de la ville de la capitale des lumières. Inouraz fait la part belle aux ribab, loutar, lgembri, tam-tam, nnaqous… comme pour célébrer la mémoire, cette vaillante gardienne qui a su les maintenir, dans l'adversité, à travers les âges. Mais il n'y a, dans cette célébration, aucun désir d'affirmer une vérité qui exclurait les autres. Pour se joindre à ces instruments, Inouraz convie le zarb iranien, la conga africaine et la tabla indienne avec une poignante humilité. Être à l'écoute du monde semble être le seul but de cette musique, pour mieux s'approcher de soi, dans une paisible intimité, comme dans le secret d'une alcôve, un voyage au fond de soi. La musique d'Inouraz est un miroir fait de sons qui permet d'entrevoir cette paix intérieure que nous portons en nous et que le bruit et la fureur du monde nous empêchent d'entendre clairement au grand jour. Figure de la liberté A ce groupe, dirigé par le percussioniste Khalid Berkaoui, se joint Moulay Ali Chouhad qui, dès son adolescence, n'a eu de cesse d'exercer la satire poétique. Il fourbit d'abord ses armes et, comme tout poète chanteur de tradition orale, il fait très tôt siens les répertoires des poètes classiques, tels que Boubakr Az'ri, Boubakr Anshad, Ahrouch… Il se lance ensuite dans la création de ses propres textes, en empruntant à Anshad, Doudder ou Lhajj Amourague ou Belaïd leur musique pour accompagner ses textes.Le poète errant est une figure essentielle de la liberté. Il s'est défait de ses entraves et parcourt pour nous le monde. Ses errances sont celles que nous n'entreprenons plus. Il interroge le silence sans attendre de réponse. Rien ne lui importe que de questionner l'océan qui nous tient otages de ses ténèbres.