En sifflant la fin du match opposant le Maroc au Niger, l'arbitre a mis terme au parcours exécrable de l'équipe nationale en cette 28e édition de la coupe d'Afrique des Nations, qui a lieu au Gabon et en Guinée équatoriale. Deux défaites en début du tournoi ont condamné les chances de cette équipe et les aspirations des millions de marocains, qui s'attendaient à revivre les moments festifs de 2004 en Tunisie. La dernière victoire face au Niger a estompé en quelque sorte l'aspect navrant et frustrant d'une misérable figuration qui se perpétue depuis des décennies, et qui est la troisième de suite après celles de 2006 en Egypte, et de 2008 au Ghana. Le premier tour demeure cette échelle que les joueurs, malgré leurs talents et notoriétés, peinent à franchir. Et la chance n'a pas été au rendez-vous. Mais il faut dire que les joueurs alignés durant les deux premières rencontres ont manqué de réalisme. Ils ont entamé la compétition avec un air de vainqueurs puisque sur le papier, le rapport de force n'est pas un sujet à débattre. Le Maroc est parti pour dominer la poule C devant les Aigles de Carthage et le pays organisateur, et ce en raison des qualités dont il dispose. La parfaite combinaison entre l'expérience et la juvénilité lui conférait ce statut. Sauf que cette fois-ci, les apparences sont trompeuses, et voilà que Kharja, Chamakh, Hadji et compagnie quittent pour une nouvelle fois le mondial africain par la petite porte. Il vrai que le niveau démontré et le jeu développé par le onze national, surtout au premier match, ne coïncident pas avec cette déroute. Mais les failles qui ont fait couler cette équipe se sont avérées nombreuses, mais nullement compliquées à déterminer. Néanmoins, entre une défense vulnérable et une attaque stérile, le milieu de terrain, animé par un Kharja salvateur et un Belhanda insatiable, a été la seule satisfaction du tournoi. Le revers de la médaille En contrepartie, le revers de la médaille est d'une éminente importance. En témoigne la cohésion du groupe qui n'a pas été affectée. Les joueurs ont assumé les faits et ont tous pris part aux critiques sans se lancer les reproches. De même, le capitaine Houcine Kharja a tenu à défendre ses coéquipiers et a appelé à soutenir cette équipe particulièrement jeune. « C'est une grande déception, mais il y a une nouvelle génération et de jeunes talents, qui vont donner par l'avenir beaucoup de satisfaction au peuple marocain. Personnellement, je les regarde avec de grands yeux parce que je sais qu'ils vont apprendre de cet échec, et se relever puis revenir encore plus fort. C'est le seul aspect positif de cette participation ». Des aspects révélateurs d'un lien étroit qui unit les joueurs, malgré les échecs auxquels ils ont du faire face. Pour ce qui est du coach national, il a mis le point sur les causes de cette débâcle, avant de se tourner vers l'avenir : « Je comprends le public marocain, car il avait tellement d'espérances en cette équipe. Physiquement, nous n'avons pas été au top. Nous avons manqué de lucidité et de confiance durant les moments difficiles. J'ai revu les matchs avec les joueurs et nous avons pris conscience des fautes que nous avons commises, et surtout les fautes individuelles qui nous ont largement pénalisées ». Avant d'ajouter : « comme chaque boxeur, nous avons encaissé ce coup dur, mais nous ferons preuve de bonne volonté et de persévérance afin d'atteindre nos objectifs. Pour cette CAN, j'ai fait confiance aux joueurs qui ont décroché la qualification. Pour la prochaine étape, la chance sera donnée à d'autres joueurs qui méritent leur place ». Conclusion à retenir, tout ce qui ne tue pas rend plus fort, et cet échec en début du parcours vaut la peine d'être interprété de la sorte. Une jeune génération prometteuse se profile à l'horizon, et le soutien du public durant ces moments de crises est plus précieux que les scènes de liesse durant les temps de gloire.