Les activités du secteur des télécommunications devront poursuivre leur ralentissement en 2012. Les analystes recommandent pour autant de conserver à court terme le titre Maroc Telecom dans les portefeuilles. L'année 2012 devrait être caractérisée par la poursuite du ralentissement de la croissance du secteur des télécoms et la contraction des marges pour les opérateurs. C'est ce que révèle une analyse récemment publiée par les analystes de BMCE Capital Bourse (BKB). Selon cette analyse «le segment mobile semble avoir atteint définitivement une phase de maturité, devant se matérialiser par un ralentissement de la croissance durant les prochains mois et par l'accélération de l'érosion tarifaire. Pour sa part, le segment de la téléphonie fixe pourrait afficher une quasi-stagnation dans les mois à venir, compte tenu de l'augmentation des offres gratuites et de la poursuite de la baisse des tarifs à l'international». Seul le segment de l'Internet parviendrait à échapper à cette tendance. En effet, capitalisant sur l'émergence du haut débit et des services à forte valeur ajoutée, celui-ci «devrait poursuivre son développement dans les années à venir», soulignent les analystes de la place. En parallèle, et dans le cadre de la nouvelle vision du secteur à horizon 2013, l'Agence nationale de réglementation des télécommunications (ANRT) a décidé d'accentuer la baisse des tarifs d'interconnexion à 82% contre 65%, prévue initialement. L'ANRT, pour sa part, précise que «le même principe de révision à la baisse des tarifs a été retenu pour les autres tarifs de terminaison dans les réseaux fixe et de mobilité restreinte ainsi que les SMS». Cette accentuation du recul des prix d'interconnexion atteste de la volonté de l'ANRT de pousser davantage les opérateurs nationaux à diminuer les prix des communications, augurant ainsi de la poursuite de la contraction des marges. Emergence de nouveaux services Pour ce qui est des réalisations 2011, le secteur des télécoms a été caractérisé principalement par le ralentissement de la croissance sur le segment mobile, l'accentuation de la concurrence, avec notamment la montée en puissance d'Inwi et la baisse des prix des communications (repli de 35% du revenu moyen par minute à 0,76 DH/HT à fin septembre 2011 pour le mobile), induisant une érosion des marges des opérateurs, dont Maroc Telecom. En termes de données chiffrées et sur les 9 premiers mois de l'année 2011, le parc global de la téléphonie mobile s'est apprécié de 3,36%, à 36 150 267 clients comparativement à fin juin 2011, et de 18,51% en glissement annuel, établissant le taux de pénétration à 112,31% à fin septembre 2011, contre 108,66% trois mois auparavant.L'année 2012 pourrait, par ailleurs, être caractérisée par le lancement des appels d'offres concernant l'octroi de la licence 4G (sinon à partir de 2013). L'introduction de cette nouvelle technologie dans le paysage des télécoms marocain est un enjeu commercial de taille pour les trois opérateurs nationaux. Ainsi, cette innovation devrait permettre le développement de services de téléphonie mobile à valeur ajoutée (Télévision mobile/ Applications professionnelles/Téléchargements, etc.), boostant, de facto, le nombre d'internautes. Cette avancée technologique pourrait également être une alternative intéressante à la 3G, dont les fréquences risquent d'arriver à saturation. Un gain total compris en 0 et 10%. En ce qui concerne l'unique opérateur coté à la place casablancaise, il devrait, compte tenu de l'accentuation attendue de la baisse des tarifs d'interconnexion en 2012 et en 2013, continuer à voir ses niveaux de marge se contracter, tout en demeurant à des niveaux élevés. Les analystes de BKB, tablent ainsi pour Maroc Telecom sur la réalisation d'un chiffre d'affaires consolidé en 2011 de 31 milliards de DH, affichant un recul 2% par rapport à 2010 et d'un Résultat net part du groupe (RNPG) de 8 milliards, en baisse de 15,7%.L'année 2012 devrait, pour sa part, voir un accroissement du chiffre d'affaires de 1,5% à 31,5 milliards de DH. Quant au RNPG, il devrait poursuivre son repli, à 7,9 milliards de DH. Néanmoins, les analystes avancent un rétablissement progressif de la croissance de la capacité bénéficiaire à partir de 2014, avec une contribution plus importante des relais de croissance.A la lumière de ces prévisions, les analystes de BKB fixent le cours cible de Maroc Telecom à 145 DH, correspondant à un PER de 15,9 fois sa capacité bénéficiaire en 2011 et de 16 fois en 2012. Tablant sur un gain total compris en 0 et 10% de son cours actuel, à horizon d'un an, ils recommandent de conserver la valeur dans les portefeuilles. Celle-ci est pondérée à hauteur de 12%.