Après un premier échange ayant permis la libération du soldat Gilaad Shalit contre 447 Palestiniens le 18 octobre, Israël a libéré, dimanche dernier, 550 Palestiniens dont le Franco-Palestinien Salah Hamouri. Transporté dans un cortège de voitures surexcitées, des klaxons symphoniques et entouré d'une myriade de drapeaux palestiniens, Salah Hamouri fête avec les siens son retour après sept années de prison. Agé de 26 ans seulement, son sort peut déjà être qualifié de tragique alors que son combat et son amour pour la libération du peuple palestinien ne font que croître. Un sort tragique La mère de Salah est heureuse mais perplexe. Elle raconte aux médias le parcours de son revenant : «Salah a été arrêté une première fois lorsqu'il était au lycée, chez les Frères de La Salle. C'était pendant la deuxième Intifada, il avait 17 ans et était actif dans une association d'étudiants proche du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP)», raconte sa mère, Denise Hamouri. «Il a passé trois mois en prison pour avoir collé des affiches anti-israéliennes.» Le 13 mars 2005, c'est la séparation et le déchirement. « On ne s'y attendait pas du tout, une heure plus tard, les soldats sont venus fouiller notre appartement. Et nous n'avons appris qu'un mois plus tard, par la presse israélienne, pourquoi notre fils était détenu. » poursuit Denise Hamouri. Accusé d'avoir mené un complot contre un rabbin et d'appartenir au FPLP, Salah baisse les bras et plaide coupable. Sa mère explique pourquoi : « Il a plaidé coupable sur les conseils de son avocate, ce qui a permis de revoir à la baisse les charges retenues contre lui et de diviser par deux la peine de prison encourue. » Deux poids, deux mesures Ce que les proches de Salah Hamouri reprochent à la France, c'est bien les écarts d'attention des autorités françaises apportées au Franco-Palestinien Salah et le Franco-Israélien Shalit. D'ailleurs, même si le président français Nicolas Sarkozy avait tenté en vain de faire de la pression au Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou pour une libération plus tôt, le 19 octobre dernier, le ministre de la Défense français, Gérard Longuet avait avoué n'avoir jamais entendu parler de Salah Hamouri. Une remarque jugée déplacée par l'entourage de Salah. Mais sans aucune rancune, Salah Hamouri a déclaré à la presse qu'il « envisage de se rendre en France pour remercier tous ceux qui l'ont soutenu lors de sa détention. » Mais, les membres de l'association France Palestine Solidarité sont mécontents en déclarant à Reuters que « cette libération aurait pu intervenir plus tôt si les autorités françaises s'étaient investies clairement en sa faveur comme elles l'ont fait avec force pour d'autres cas.»