La chute des dictateurs dans le monde se poursuit. Kim Jong-Il, ex président de la Corée du Nord, a perdu la vie. Sa mort, survenue le 17 décembre, tout comme son existence est aussi imprévisible qu'irrationnelle. Toute de noir vêtue, la présentatrice de la chaîne nord- coréenne annonçait sur un ton solennel, samedi à 8 h 30 heures locales, la mort de l'héritier de la première dynastie communiste, des suites d'une crise cardiaque due à un long « surmenage physique et mental». Après une autopsie (réalisée dimanche), l'agence de presse d'Etat KCNA parle d'un « infarctus du myocarde sévère survenu au cours d'un voyage en train lors de l'un de ses traditionnels déplacements sur le terrain ». A l'âge de 69 ans, le dirigeant nord-coréen cède la place à son fils Kim Jung-Un, qui n'a pas encore 30 ans. Dictateurs de père en Kim De tout son vivant, Kim-Jong-Il n'a pas laissé le peuple nord -coréen respirer une seule seconde de liberté. Né en 1942, il est le fils du fondateur du régime autoritaire communiste nord -coréen, Kim Il-sung. A la mort de ce dernier en 1994, il a pris sa succession et toujours veillé à ne jamais relâcher le contrôle étroit maintenu par les autorités et encore moins à ouvrir son économie. Bilan après deux décennies de pouvoir : famine, pauvreté, ruine, corruption, économie moribonde en plus d'un programme nucléaire effroyable que ce soit à l'intérieur du pays ou vis-à-vis de l'étranger. William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères, estime que cette mort pourrait être un tournant pour la Corée du Nord. La Corée du nord a reçu dimanche un grand nombre de condoléances. Les plus surprenantes restent celles de la Russie et du Japon. Ainsi, Tokyo «espère que cette situation ne va pas avoir de conséquences négatives sur la paix et la stabilité dans la péninsule coréenne», a dit le porte-parole du gouvernement japonais, Osamu Fujimura, lors d'un point de presse. Réagissant à chaud sur la mort de Kim Jong-Il, William Hague, ministre britannique des Affaires étrangères, estime quant à lui que cette mort pourrait être un tournant pour la Corée du Nord. «Nous espérons que le nouveau pouvoir reconnaîtra qu'une implication dans la communauté internationale offre de meilleures chances d'améliorer les conditions de vie du peuple nord-coréen», déclare-t-il aux médias. Le président américain Obama a lui aussi affirmé « sa volonté d'assurer la stabilité de la Corée ». La France, de son côté, s'est exprimée sur cette nouvelle, espérant « qu'un jour le peuple de la Corée du Nord pourra retrouver sa liberté », a annoncé Alain Jupé, chef de la diplomatie française. En attendant l'accession au pouvoir du fils de Kim Il-sung, l'armée sud-coréenne est en état d'alerte.