S'il est une étape de la 5e caravane africaine de l'export qu'il ne fallait pas rater, c'est celle de la Côte d'Ivoire. Au menu, d'énormes possibilités d'échanges et quelque 350 rendrez-vous entre opérateurs marocains et ivoiriens. Le temps n'est plus aux simples partenariats mais aux synergies. D'aucuns parmi les membres de la délégation marocaine en périple africain, dans le cadre de la 5e caravane de l'Afrique organisée par Maroc Export, savaient que la Côte d'Ivoire n'était pas un pays comme les autres dans la région. C'est le pays du « grand miracle », qui disposait de 144 km d'autoroutes à un moment où le Maroc en comptait 32 km. C'est aussi le premier producteur mondial de cacao, entre autres, et qui a su faire de cette manne un moteur pour une croissance entamée depuis les années 1960. Mais personne ne savait à quel point le pays était évolué. Grandes infrastructures, avec un port et un aéroport d'Abidjan qui n'ont rien à envier aux grandes structures en Europe, une capitale économique à l'architecture, au réseau routier et aux édifices modernes, avec plusieurs immeubles d'une dizaine d'étages et une vie culturelle des plus riches, ponctuée, comme à Casablanca, par les nombreuses activités organisées par les centres culturels étrangers. Et n'était-ce le coup d'arrêt net donné à cette dynamique par les tensions sociales et, surtout politiques, le pays aurait pu aller bien plus loin. Le point culminant de cette crise, et récession, aura été la guerre que se sont livrées Laurent Gbagbo, ancien président, mécontent de son échec électoral, et Alassane Ouattara, déclaré vainqueur en 2010. source : maroc export Renaissance Renaissance Les combats éclatent. Ouattara finit par l'emporter. Mais entre temps, l'économie du pays est mise à genou. Sa renaissance est aujourd'hui l'enjeu principal du gouvernement. Autant dire que la visite de la délégation marocaine, la deuxième du genre après celle de 2009 et qualifiée de belle réussite, tombe à point nommé. Et pour en assurer le succès, aussi bien Maroc Export que les autorités ivoiriennes ont mis les petits plats dans les grands, avec une cérémonie inaugurale organisée dans le grandiose Palais des congrès de l'hôtel Ivoire, une fierté nationale récemment refaite à neuf. Objectif partagé de cette escale ivoirienne : consolider tant le succès de l'édition 2009 que la forte présence des opérateurs marocaines en tout genre. Si la banque et l'assurance est citée en exemple, avec Attijariwafa bank et BMCE qui sont bien implantées dans le pays, il faut aussi compter la récente installation d'IB Maroc et la lancement par le groupe Sefroui d'un projet de cimenterie en Côte d'Ivoire. Le vice-président de la chambre ivoirienne de commerce, Kanaté Valy, ajoute à cela le fait que nos exportations vers ce pays « ont augmenté de 74 % en 2009 et 2010 ». Des projets concrets « La Côte d'Ivoire sort d'une crise profonde qui a atteint son paroxysme au premier semestre 2011, avec une récession de 5 % de notre croissance. La dégradation du risque pays est aujourd'hui est réalité, mais grâce à notre grande capacité à juguler les effets de la crise, cela ne saurait durer », affirme-t-il. Valy en sait quelque chose, lui dont le pays est de loin le plus influent et puissant de la sous-région, avec un tissu productif largement moderne et structuré. Le déroulé même de la Journée économique et commerciale d'Abidjan en a apporté la preuve. Au discours creux, la partie ivoirienne a préféré un film-présentation, sans fards, de la situation du pays. Et aux fausses promesses, le directeur de la Bnetd (Bureau national d'études techniques et de développement) a préféré un diaporama résumant tous les projets en préparation par le gouvernement dans le cadre du Programme présidentiel d'urgence (PPU). « Les études sont d'ores et déjà faites pour chaque projet et je vous invite à prendre attache avec nos conseillers pour en savoir plus », a-t-il déclaré à l'adresse de nos opérateurs. Nous sommes dans le concret. Et comme pour le Maroc et le Sénégal, les priorités sont le développement de l'agriculture, des infrastructures, des énergies et des secteurs sociaux. Et la volonté politique est ferme. « La confiance placée dans notre pays par le Maroc nous pousse à aller encore plus de l'avant, dans le cadre d'une mutualité agissante. Et le Maroc, par son ascension actuelle, est un modèle pour nous », affirme le ministre ivoirien du Commerce, Dagobert Banzio. Pour lui, la crise est passée. Et vu des similitudes entre les deux pays, en terme de priorités, Saâd Benabdellah, directeur général de Maroc Export, préfère aujourd'hui parler de synergies et non seulement de partenariats. Mais il faut pour cela compter avec un secteur privé ivoirien des plus solides, mais aussi d'une grande concurrence, française (700 entreprises sont déjà implantées), mais aussi libanaise… et asiatique. Indicateurs économiques Population : 21 millions d'habitants PIB : 23,4 milliards de $ Taux de croissance : 3,5 % Taux d'inflation : 3 % Secteur primaire : 26 % (PIB) Secteur secondaire : 21% (PIB) Secteur tertiaire : 53 % (PIB) Principales ressources : Cacao (1er producteur mondial), ignames (2e producteur mondial), café (10e producteur mondial), bananes, huile de palme, coton, bois, pétrole, gaz, diamants, or, nickel, tourisme.