Le Maroc figure parmiles pays les plus corrompus du monde arabe. Son score de 3,4 sur 10 le positionne à la 80e place (indicede perception de la corruption 2011). Pour Transparency Maroc, la lutte contre ce fléau exige la fin de l'impunité. La corruption continue d'affaiblir le Maroc. L'indice de perception de la corruption 2011, publié par Transparency International, le confirme. Ce classement, évaluant 183 pays en fonction de la perception du niveau de corruption affectant leur administration publique et leur classe politique, accorde au Maroc un score de 3,4 sur 10, le même qu'en 2010. Ce qui le place au 80e rang. Le Royaume figure ainsi parmi les pays où sévit une corruption endémique. Pour Transparency Maroc, la corruption est si profondément ancrée dans notre vie quotidienne que même les lois anti-corruption mises en place et les engagements pris par les autorités pour éradiquer ce fléau n'ont pas d'effet. Les militants de cette ONG se disent préoccupés par ce résultat. « Par rapport à l'année précédente, le Maroc n'améliore pas son score, ce qui confirme son enlisement dans une fourchette située entre 3,5 et 3,2 au cours des neuf dernières années. Ce résultat est particulièrement préoccupant puisqu'il fait chuter le pays de la huitième à la dixième place, parmi dix-huit pays arabes, et confirme les contre-performances enregistrées par les autres indicateurs internationaux », soulignent-ils dans un communiqué. Pour Transparency Maroc, les déclarations d'intention et les engagements de « pure forme » ne font pas avancer les choses. La lutte contre ce fléau exige, selon cette ONG, des actions significatives sur le terrain. « Cette mauvaise note illustre l'échec des politiques mises en place par les autorités pour éradiquer ce fléau. Malgré la création de l'instance centrale de prévention de la corruption et les discours de lutte, la situation ne change pas », déplore Azeddine Akesbi, membre du Conseil National de Transparency Maroc, qui pointe du doigt « le manque d'une véritable volonté politique » pour mettre un terme à ce phénomène. « Les pouvoirs publics mettent en place des lois – notamment sur les marchés publics – mais ne les appliquent pas. Certes, le Maroc préside la Conférence contre la corruption des Etats membres des Nations Unies, mais il ne donne pas le bon exemple », regrette Azeddine Akesbi. Pour Transparency Maroc, la corruption est si profondément ancrée dans notre vie quotidienne que même les lois anti-corruption mises en place et les engagements pris par les autorités pour éradiquer ce fléau n'ont pas d'effet. Des promesses sans lendemain Pour rappel, Marrakech a accueilli la quatrième session de cette conférence en octobre dernier. Une initiative à travers laquelle les autorités marocaines affichent, sur le plan national et international, leur volonté de combattre ce fléau. « Il n'en reste pas moins que dans les faits, on ne peut que constater son incapacité à hisser l'action de l'Etat au niveau de l'intention qu'il déclare », déplore Transparency Maroc. Les scandales révélés en 2011 et « la timidité des suites judiciaires qui leur sont faites » en sont la preuve vivante. Les affaires les plus retentissantes étant celles du CIH, de l'ONDA et de la CNSS. Malheureusement, aucune poursuite judiciaire n'a été engagée. Pour Transparency Maroc, la lutte contre la corruption nécessite « la fin de l'impunité ». L'ONG réclame désormais « des actions effectives » et non plus des « promesses » sans lendemain ; En exigeant notamment « la poursuite des personnes impliquées dans les actes de corruption ainsi que leur mise à l'écart de la gestion de la chose publique ». Les Arabes mauvais élèves… La plupart des pays arabes font partie des plus « mauvais élèves » du classement. Ainsi, l'Algérie se classe à la 112e position, place qu'elle partage avec l'Egypte. La Tunisie arrive, elle, au 73e rang. Les Emirats Arabes Unis occupent la 28e place, le Bahreïn la 46e, Oman la 50e, le Koweït la 54e, la Jordanie la 56e et l'Arabie Saoudite la 57e. Dans le peloton de tête, on retrouve en première position la Nouvelle-Zélande suivie par la Finlande et le Danemark. Quant à la Somalie et à la Corée du Nord, elles occupent la dernière place de ce classement.