Nous sommes la vache à lait du groupe ONA». C'est ainsi qu'a qualifié Driss Bencheikh, PDG du groupe Centrale Laitière, le positionnement de sa structure par rapport au holding royal. Les chiffres 2009 de la société parlent d'eux-mêmes. 5,7 milliards de DH de chiffre d'affaires, 1,14 milliards de DH d'EBITDA et un résultat net de 625 millions de DH. Le groupe distribuera le maximum possible de cash à ses actionnaires puisque le dividende proposé ressort à 550 DH l'action, soit la totalité du bénéfice distribuable (520 millions de DH). La présentation officielle des résultats 2009, hier lundi 15 mars à Casablanca, était l'occasion de solliciter Bencheikh à revenir sur les enquêtes menées l'année dernière par rapport à une éventuelle entente sur le marché du lait. Pour lui, «c'est une mauvaise question à évacuer». «Il n'a jamais été question d'une entente sur notre marché. Ce n'est pas dans les traditions du groupe ONA», lance-t-il fermement. Pour ce qui est de l'usine de Fkih Ben Saleh, considérée comme la plus importante unité de séchage de lait en Afrique, Bencheikh écarte qu'elle soit sous-exploitée. «Toutes les tours de séchage ne fonctionnent que durant la période de haute lactation. En dehors de cette période, elles sont employées pour concentrer le lait», précise-t-il. D'ailleurs, Bencheikh ne cache pas son ambition de réaliser l'autosuffisance du marché en matière première. L'année dernière, Centrale Laitière a collecté 550 millions de litres de lait brut, et n'a importé que 50 millions de litres. Il est donc logique de prétendre à cet objectif, bien que Bencheikh n'ait pas précisé d'horizon pour l'atteindre. D'ailleurs, 2009 est la première année où Centrale Laitière consolide sa ferme Lait Plus qui abrite 3.500 vaches laitières dans la région du Gharb. La production de cette unité commence à être injectée dans les usines, selon Bencheikh. Ce dernier reconnaît que la concurrence est de plus en plus forte sur le marché. Mais il affiche des parts de marché très confortables pour ses produits. 67% pour le lait Centrale, 70% pour le yaourt Yawmi, 80% pour les desserts Danette et 70% pour le Yaourt à boire Jamila. Une autre manière de dire que la concurrence à beau courir elle n'atteindra jamais ces niveaux. Par ailleurs, Bencheikh ne cache pas sa fierté par rapport aux gains de productivité qui lui ont permis d'afficher une capacité d'autofinancement de 860 millions de DH. Par rapport au titre en Bourse, Bencheikh n'a pas exclu l'éventualité d'un split pour le rendre plus liquide, mais cela ne se ferait que quand le marché sera orienté à la hausse. Enfin, une autre question que Bencheikh a qualifiée de mauvaise. Restera-t-il indéfiniment à la tête des deux mastodontes agroalimentaires du groupe ONA, Centrale Laitière et Lesieur Cristal ? «Je ne fais pas partie des dirigeants du groupe. Il faut demander ça aux actionnaires. De toute façon, ce n'est pas le sujet de la discussion», tranche-t-il.