La Conférence de l'ONU sur le changement climatique s'est ouverte ce lundi dans la ville de Durban. Après l'échec du sommet de Copenhague en 2009, les représentants des 191 pays ont jusqu'au 9 décembre pour trouver une suite au protocole de Kyoto. Il y a urgence à agir. La planète continue à se réchauffer et 2011 comptera parmi les années les plus chaudes jamais enregistrées. Telles sont les conclusions du nouveau rapport de l'ONU sur le climat. La hausse des températures a d'ores et déjà favorisé des conditions climatiques extrêmes, qui accroissent l'intensité des sécheresses et de précipitations ici et là à travers le monde, lit-on dans le rapport. Corrélés au réchauffement climatique, les gaz à effet de serre prolifèrent. « Les concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère ont atteint un nouveau niveau record », a expliqué le secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), une agence des Nations unies, Michel Jarraud. Sinistres prévisions Les prévisions pour la suite sont alarmantes. L'Organisation de coopération de développement économique (OCDE) a ainsi estimé que la moyenne des températures mondiales pourrait augmenter de 3 à 6° Celsius d'ici la fin du XXIe siècle, si les Etats ne freinent pas le niveau d'émissions de gaz à effet de serre. Des scientifiques de l'Onu ont également averti sur les lourdes conséquences dans un autre rapport : augmentation du nombre de canicules, surcroît d'inondations et de cyclones ainsi que des sécheresses plus intenses. Rien de bon en perspective donc. D'autant plus que le sommet de Copenhague en 2009 a mis en évidence la difficulté pour les 191 pays de trouver un accord pour lutter contre le réchauffement climatique. Pourtant porteur de nombreux espoirs, le rendez-vous de 2009 a été un échec cuisant. Le transport maritime, prêt à taxer Le secteur du transport maritime pourrait accepter une taxe sur le CO2 émis par les navires. C'est en tout cas ce qu'affirme une déclaration commune présentée à Durban par la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), représentant 80% de la flotte marchande mondiale, et les ONG WWF et Oxfam. Ce prélèvement permettrait de générer des fonds visant à aider les pays les plus pauvres à faire face au changement climatique. Pour l'instant, à l'instar du secteur aérien, le transport maritime, qui représente environ 3% des émissions globales de gaz à effet de serre, n'est pas soumis à des contraintes de réduction de ses émissions. Durban se veut un énième essai pour proposer des solutions pour lutter contre le réchauffement climatique. Le protocole de Kyoto se terminant en 2012, l'après-Kyoto est au centre des débats. Mais à ce jour, ni les Etats-Unis, ni la Chine, ni l'Inde ne sont prêts à s'engager sur une réduction chiffrée de leurs émissions. De plus, l'Europe, qui se voulait jadis pionnière dans ce domaine, arrive à la table des négociations affaiblie par la crise de la dette et fragilisée par le désenchantement de Copenhague.