Prévu du 7 au 14 décembre, le DIFF, Festival international du film de Dubaï, prévoit une sélection de 171 films provenant de 56 pays, dont quatre poids lourds marocains. Zoom sur ces opus en compétition. Après l'attribution du Prix du meilleur réalisateur à Roshdy Zem pour son film Omar m'a tuer au festival Tribeca de Doha en octobre dernier et la consécration du réalisateur Ismaël Ferroukhi qui a remporté le Prix du meilleur réalisateur pour Les hommes libres dans la catégorie long-métrage du monde arabe au Festival du film d'Abu Dhabi, les films maghrébins se frayent, une fois de plus, une place non négligeable aux tribunes cinématographiques du Golfe. Quatre longs-métrages marocains sont programmés au DIFF, Festival international du film de Dubaï, prévu du 7 au 14 décembre. Un film dense et «mature» En lice : un film dense et « mature» réalisé par la Maroco-Canadienne Hind Benchekroun, Les tortues ne meurent pas de vieillesse. Lauréat du Grand prix du Festival international du film méditerranéen de Tétouan 2011, il a figuré en sélection officielle aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal et a été en compétition au festival Vues d'Afrique (dans le cycle « Regards d'ici») et au Dok Fest de Munich (Allemagne). Le film porte un regard bouleversant sur une génération qui disparaît et nous fait partager la vie de trois vieux qui vivent et travaillent dans la région du Nord du Maroc. Coréalisatrice de Taxi Casablanca, un documentaire sur l'unique femme chauffeur de grand taxi à Casablanca, Hind Benchekroun signe, à travers ce long-métrage, une ode aux aînés, ceux qui sont déterminés à défier le crépuscule de la vie. Autre opus marocain: L'amante du Rif, qui représentera également le cinéma marocain au Festival international du film de Marrakech, attendu du 2 au 11 décembre. Produit par la société belge Tarantula et entièrement tourné en arabe, il est adapté du roman du même nom écrit par Noufissa Sbaï. Côté distribution, on y retrouve le Belgo-Marocain Mourad Zeguendi (Les barons) et la jeune Hafsia Herzi (La graine et le mulet). Le pitch : l'histoire est celle du basculement du destin d'une héroïne qui a grandi au milieu des plantations de kif, rêvant d'amour et d'insouciance, et dont les deux frères travaillent pour un gros trafiquant de haschich surnommé « Le baron ». Sa vie bascule le jour où son frère aîné la jette dans les bras de ce dernier, en échange d'un lopin de terre pour cultiver son herbe. Un film sociétal intense, fortement imprégné des volutes du Rif… Outre une sélection féconde en films arabes, le cru du 8e festival de Dubaï va être marqué par une présence en force du cinéma allemand. Déjà primé à Dubaï en 2006 (Muhr de bronze) pour son film Pourquoi la mer ?, Hakim Bellabès, réalisateur marocain résidant aux Etats-Unis, présentera à Dubaï son poignant Boiling waters (Shi ghadi w shi jay), où il se penche sur les affres vécues par les immigrants, à travers l'histoire de la disparition d'un père, au cours d'un voyage clandestin en Espagne. À son actif : Fragments, documentaire très touchant, filmé durant vingt-trois ans, qui a obtenu le Grand prix du long-métrage et celui de la critique au Festival national du film de Tanger de 2011. Tom Cruise invité Le quatrième film en lice est Les ailes de l'amour (Jnah el hawa), troisième long-métrage du réalisateur Abdelhaï Laraki, après Mona Saber en 2001 et Parfum de mer (Rih al-bahr) en 2006. Les ailes de l'amour est un film probant, déroulant un voyage initiatique d'un jeune Marocain, Thami, en quête d'amour et de liberté dans un Maroc en mutation. Signalons que le cru de la 8e édition du Festival international du film de Dubaï est marqué par une présence en force du cinéma allemand et une sélection particulièrement féconde en films arabes [sur lesquels Le Soir échos reviendra]. Parmi les stars attendues, Tom Cruise foulera le tapis rouge pour l'avant-première de son nouveau film Mission: Impossible – Ghost Protocol, en ouverture du festival. Les galas films regrouperont The descendants d'Alexandre Payn, The Muppets de Disney, My Week with Marilyn de Simon Curtis ainsi que Terraferma, le drame italien d'Emanuele Crialese.