La quatrième édition des MEDays a pris fin, samedi, à Tanger. Plus d'une centaine de personnalités venues des quatre coins du monde ont partagé leurs expériences et leurs points de vue sur les problèmes actuels du monde. Le forum du Sud, MEDays, s'est achevé samedi à Tanger. Pendant quatre jours, plus de trente thèmes ont été débattus par d'éminentes personnalités venues des quatre coins du monde. Ce rendez-vous annuel organisé par l'institut Amadeus est une plate-forme pour le Nord et le Sud de partager leurs expériences et leurs points de vue sur des thématiques intrinsèques à l'évolution du monde. « L'édition de cette année a été une réussite. C'est une fierté pour le Maroc », a estimé Brahim Fassi Fihri, l'organisateur des MEDays. La crise de la dette en Europe, les Printemps arabes, la lutte contre le terrorisme ou encore le respect des droits de l'Homme dans le monde, autant de thèmes qui ont enrichi l'édition de cette année. MEDays 2011 a permis aux nombreux participants d'avoir une vision plus claire des problèmes du monde actuel. Malgré la pléthore d'intervenants, un seul constat se dégage des discussions des MEDays 2011 : le Sud doit désormais assumer ses choix et savoir compter sur lui-même. « Personne ne fera le travail à notre place », a concédé Martin Ziguélé, l'ex-Premier ministre centrafricain, qui a participé, samedi, à l'un des panels des MEDays 2011. Plaidoyer Les intervenants ont également appelé au respect des normes démocratiques, notamment sur le continent africain, en vue de garantir un avenir prospère aux générations futures. Selon eux, la bonne gouvernance est la seule option qui s'offre au continent noir pour sortir de la léthargie, qui n'a fait que trop duré. Un plaidoyer a été aussi dressé en faveur de la réforme des institutions internationales pour mieux gérer les nouvelles menaces. Une refonte du Conseil de sécurité et bien d'autres instances internationales s'avère impérative dans un monde aussi imprévisible que le nôtre, ont estimé les intervenants. MEDays 2011 s'est achevé avec la quatrième déclaration de Tanger lue par le président de l'institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri, organisateur de l'événement. «MEDays est désormais inscrit dans l'agenda international. Et nous ferons en sorte que les engagements qui ont été pris ici à Tanger soient respectés », a-t-il conclu. LE POINT DE VUE DE… Saeb Erikat, membre du comité exécutif de l'OLP et principal négociateur palestinien « Les Américains doivent arrêter de soutenir Israël » Quelle est, actuellement, la nature des relations entre votre pays et les Etats-Unis après la menace du veto américain à l'ONU ? Le peuple palestinien est déçu de l'attitude des Etats-Unis face l'initiative d'adhésion de notre pays à l'ONU parce qu'on pensait que Washington allait nous soutenir. Cependant, nous continuons d'avoir de bonnes relations tout en disant que Washington devrait reconsidérer sa position vis-à-vis de la Palestine. Et je pense que les Américains doivent arrêter de soutenir Israël s'ils aspirent vraiment à la paix dans la région. La Palestine est désormais membre de l'UNESCO. Qu'est-ce que cela va apporter de nouveau dans la vie du peuple palestinien ? Comme vous le savez déjà, la Palestine est sous occupation israélienne. Cette victoire à l'UNESCO signifie beaucoup pour nous. Cela renforce nos actions sur le plan international. Désormais, le peuple palestinien a la pleine responsabilité de préserver l'héritage de son histoire, de sa culture, de ses valeurs et avant tout de préserver sa dignité. Le président américain Barack Obama avait déclaré en juin 2009 lors de son discours au Caire que son administration allait tout mettre en œuvre pour trouver une solution au conflit israélo-palestinien avant la fin de son mandat. A votre avis, pourquoi s'oppose-t-il à votre adhésion à l'ONU ? Je ne connais pas ses raisons, mais je pense qu'il devrait revoir sa position pour préserver la solution de deux Etats vivant en paix côte à côte. Le peuple palestinien est déterminé à aller jusqu'au bout. Washington doit changer d'avis et aller voter au Conseil de sécurité pour notre adhésion aux Nations Unies. L'adhésion de votre pays à l'UNESCO a provoqué la colère d'Israël, qui a décidé de poursuivre les constructions de logements dans les territoires palestiniens. Qu'est-ce que l'Autorité palestinienne prévoit de faire à ce propos ? La poursuite de la colonisation des territoires palestiniens par le gouvernement israélien représente un frein à la reprise des négociations de paix. Nous allons continuer à nous battre pour faire entendre notre voix. Cela ne va pas nous empêcher de poursuivre notre combat pour la reconnaissance de la Palestine par les Nations Unies. Nous continuerons, malgré tout, à construire notre démocratie pour faire émerger un Etat palestinien. Qu'attendez-vous de la communauté internationale par rapport au statu quo ? La communauté internationale doit hausser le ton contre Israël. Il est temps pour les Etats-Unis d'arrêter de traiter Israël comme le pays au -dessus de toutes les lois. Nous espérons donc que la communauté internationale prendra ses responsabilités en vue de concrétiser les multiples efforts fournis depuis des années.